Médicaments en vente libre: réponses à des questions courantes

Médicaments en vente libre: réponses à des questions courantes
Voici des réponses à des questions souvent posées par des parents et des femmes enceintes au sujet de médicaments en vente libre.

Quand votre enfant est malade, mieux vaut en discuter avec le pharmacien avant d’acheter un médicament sur les tablettes. En effet, ce n’est pas parce qu’un médicament est vendu sans ordonnance qu’il est sécuritaire pour un enfant, ou une femme enceinte. Le pharmacien peut aussi vous guider quand vient le temps de choisir entre différents produits.

Pour y voir plus clair, voici des réponses du pharmacien Alexandre Chagnon, fondateur de askyourpro.ca, à des questions souvent posées par des parents et des femmes enceintes au sujet de médicaments en vente libre.

Mon bébé est constipé. Est-ce que je peux lui donner un laxatif?

Essayez d’abord de régler le problème sans utiliser de laxatif. Ainsi, si votre bébé est allaité, augmentez la fréquence des boires pour viser au moins un boire aux 3 heures. S’il a commencé à manger, donnez-lui plus de liquides (mais pas trop de lait de vache, puisque c’est lié à un risque de constipation) et privilégiez des aliments riches en fibres (pruneaux, céréales d’avoine et d’orge, patates douces). Vous pouvez aussi donner de l’eau en petite quantité pendant les repas.

Dans tous les cas, il est également suggéré de stimuler le ventre de bébé avec des massages (dans le sens des aiguilles d’une montre) et en le couchant sur le dos pour lui faire faire « du vélo » avec les jambes.

Si tous ces trucs n’apportent pas l’effet escompté en 2 ou 3 jours, vous pouvez alors tenter un laxatif en attendant un rendez-vous chez le médecin. On sait maintenant que le laxatif de type PEG (ex. : Relaxa®, Lax-A-Day®) peut être employé pendant plusieurs mois sans risque chez les enfants. Cependant, il devrait être utilisé sur une longue période seulement si c’est recommandé par un médecin afin d’éviter que cela ne cache un problème plus grave chez l’enfant.

Est-ce que je peux donner de l’acétaminophène à mon bébé avant et après ses vaccins?

L’utilisation d’acétaminophène (ex. : Tylenol®) en prévention d’un vaccin est un sujet controversé dans la communauté scientifique. En effet, une étude parue en 2018 fait mention de la réduction de l’efficacité théorique du vaccin lorsque de l’acétaminophène est employé avant l’injection du vaccin chez l’enfant. Or, cette réduction n’a pas été perçue lorsque l’acétaminophène a été donné seulement après l’injection du vaccin (plus de 6 heures après l’injection, si l’enfant faisait de la fièvre).

D’autres études parues récemment montrent que cette réduction théorique de l’efficacité n’est pas toujours présente. En effet, chez les patients à qui on donnait de l’acétaminophène avant l’injection du vaccin contre la grippe, la réponse immunitaire était la même. Fait intéressant, chez ce même groupe les patients à qui on avait donné de l’acétaminophène n’ont pas eu moins de fièvre après l’injection.

Bref, en attendant que davantage de données soient disponibles sur le sujet, il est avisé de ne pas donner d’acétaminophène en prévention avant les vaccins, étant donné qu’on ignore si cela a un impact négatif sur l’efficacité du vaccin. De même, prendre de l’acétaminophène après un vaccin ne préviendrait pas la fièvre.

Mon bébé a les fesses rouges et la crème d’oxyde de zinc ne semble pas fonctionner. Y a-t-il une autre solution?

Dans un premier temps, il faut essayer de réduire au maximum les causes de l’irritation. Les irritants les plus fréquents sont les selles (surtout celles qui sont liquides) et les couches trop grandes et qui frottent (ce qui est parfois le cas avec les couches lavables). Il faut essayer de laisser les fesses de bébé à l’air le plus possible et d’utiliser des couches bien ajustées et les changer au moindre pipi ou à la moindre selle. Si vous utilisez des couches lavables, il est conseillé d’utiliser des couches jetables le temps que le problème se résorbe.

Pour éviter que les selles ne viennent en contact avec la peau de bébé, vous pouvez continuer à appliquer l’oxyde de zinc (ex. : Zincofax®) ou de la gelée de pétrole (ex. : Vaseline®) sur la peau. Ces produits créent une barrière sur la peau. Utilisez des produits contenant 40 % d’oxyde de zinc qui sont plus efficaces pour réduire l’irritation.

Si la rougeur demeure importante malgré les changements apportés, il se peut qu’une infection soit présente sur la peau de bébé. Il est alors possible de tenter l’application d’une crème antifongique (ex. : Canesten®). Une amélioration devrait survenir en moins de 3 jours si une infection se trouvait sur la peau.

Si malgré ces interventions, votre bébé a toujours les fesses irritées, je vous conseille d’en discuter avec votre pharmacien qui pourrait vous suggérer une crème à base de cortisone. Il est aussi suggéré d’aller voir un médecin si le problème ne se règle pas.

Mon bébé semble faire du reflux gastrique. Que puis-je lui donner?

Avant toute chose, il est préférable d’essayer de réduire les régurgitations et l’agitation de bébé après les boires. Vous trouverez des conseils dans la fiche sur le reflux gastrique.

Il est important d’essayer ces trucs pendant une bonne période de temps avant de tenter les médicaments (ex. : 2 à 4 semaines). En effet, il existe un lien théorique entre l’utilisation des médicaments pour diminuer la production d’acide dans l’estomac (ex. : Zantac®, Prevacid®, Nexium®, etc.) et l’apparition chez l’enfant d’allergies aux médicaments et aux aliments dans le futur. Ce risque semble encore plus grand lorsque le médicament est employé chez les enfants de moins de 6 mois.

Certains médicaments qui n’affectent pas la production d’acide dans l’estomac (ex. : Motilium®) pourraient également être employés dans certaines situations lorsque les autres conseils n’ont pas fonctionné. Il est donc important de discuter avec le médecin de la meilleure approche à prendre pour traiter un bébé chez qui on ne voit pas assez d’amélioration. Le médecin pourra également discuter de la diète d’exclusion ou de l’utilisation de préparations commerciales pour nourrissons fortement hydrolysées pour tenter de voir si les symptômes pourraient être associés à une intolérance aux protéines bovines.

Je suis enceinte et j’ai une infection vaginale. Est-ce que je peux utiliser un produit en vente libre?

Oui vous pouvez utiliser un produit en vente libre même enceinte, mais je vous conseille d’en parler avec le pharmacien qui pourra vous recommander le traitement qui vous convient le mieux. Il pourra vous recommander un antifongique en vente libre (ex. : Canesten®) qu’on appliquera à raison d’une fois par jour pendant 7 jours (les formulations de 3 ou 5 jours sont souvent insuffisantes). Il pourrait aussi vous recommander un produit disponible sans prescription derrière le comptoir du pharmacien, qui se prend cette fois-ci par la bouche.

Je suis enceinte et j’ai un rhume : je suis congestionnée et je tousse. Quels sont les produits que je peux prendre?

Bonne nouvelle, les meilleurs soins pour traiter un rhume sont les mêmes que vous soyez enceinte ou pas! Dans une situation comme celle-là, on essaiera de réduire au maximum la quantité de mucus présent dans les voies nasales, qui finit par couler dans la gorge et provoque la toux.

Dans votre situation, essayez de vider les voies nasales avec un produit à base d’eau saline (ex. : Sinus Rinse® ou Hydrasense®). Renseignez-vous auprès de votre pharmacien sur la technique à utiliser si vous optez pour un produit comme le Sinus Rinse®.

Privilégiez aussi le repos et le lavage fréquent des mains et évitez le contact avec les personnes enrhumées. Pour les maux de tête, on peut prendre de l’acétaminophène (ex. : Tylenol®) et pour le mal de gorge, des pastilles sucrées, du miel et même de la crème glacée peuvent aussi soulager.

En ce qui concerne les produits à éviter, ils sont multiples. Informez-vous donc, car plusieurs ne peuvent être pris à certains moments de la grossesse comme l’ibuprofène (ex. : Advil®, Motrin®) ou des décongestionnants à prendre par la bouche.


NDLR : Les médicaments et produits nommés le sont à titre d’exemple pour faciliter la compréhension. N’hésitez pas à vous informer auprès d’un pharmacien sur les autres marques, de même que sur les génériques qui coûtent souvent moins cher.

 

7 novembre 2019

Naître et grandir

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