Quand «sons» rime avec «jouons»!

Quand «sons» rime avec «jouons»!
Par Marie-Ève Bergeron-Gaudin, Orthophoniste
La conscience des sons aide à l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Voici quelques jeux suggérés par Marie-Ève Bergeron-Gaudin pour jouer avec les sons.

Cette semaine, pendant notre lecture du formidable livre Une patate à vélo d’Élise Gravel, mon Renaud de 7 ans s’est senti inspiré. Il a dit : « Un brocoli qui compte jusqu’à 10, c’est brillant! » et « Une carotte qui prend un bain, c’est capoté! » S’en est suivi un fou rire de 15 minutes!

Que reflète cette anecdote, au-delà du fait que mon garçon a un sens de l’humour bien de son âge? Renaud, qui lit et écrit maintenant, comprend que certains mots commencent par les mêmes sons (ici « carotte » et « capoté »). Mais cette habileté émerge bien avant la lecture et l’écriture. En fait, elle prépare à ces apprentissages.

La conscience des sons

Dès l’âge de 4 ans, votre enfant peut se rendre compte que des mots commencent par la même syllabe (« bateau » et « baleine ») ou finissent par la même voyelle (« souris » et « lit »). Un peu plus tard, il reconnaît des mots qui commencent et se terminent par le même son, peu importe lequel (« soleil » et « serpent », ou « mouffette » et « pirouette »). Cette conscience des sons est une habileté en langage oral.

Est-ce si utile comme habileté? Oui, tout à fait! Quand votre enfant sera en 1re année et qu’il apprendra à lire, il devra être conscient du son « i » avant de l’associer à la lettre « i » dans le texte qu’il lit. Sinon comment entendra-t-il le son dans sa tête? Et quand il voudra l’écrire, il s’y réfèrera avant d’écrire la lettre « i » dans le mot « souris ». En fait, la conscience des sons est une des habiletés de prélecture et de pré-écriture les plus importantes.

Des jeux pour développer la conscience des sons

Alors, que peut-on faire pour encourager le développement de cette habileté chez l’enfant de 4 à 6 ans? Surtout, rien ne sert de préparer un test de connaissances officiel en lui présentant des mots et en lui demandant s’ils riment ou pas! Voici quelques idées d’activités amusantes pour un apprentissage plus naturel.

  • Faites ressortir les mots qui commencent de la même façon ou qui riment lorsqu’on raconte une histoire ou qu’on écoute une comptine (ex. : « Écoute, chevalier et cheval, ça commence pareil! »)
  • Réinventez un jeu de mémoire en choisissant seulement quelques paires dont les mots riment. On ramasse la paire retournée non pas quand les images sont identiques, mais quand les mots finissent par le même son (ex. : « chat » et « panda », « cochon » et « lion », etc.)
  • Trouvez ensemble deux mots qui riment (ex. : « dragon » et « maison »). Ensuite, faites chacun de votre côté un dessin qui inclut les deux éléments et montrez-les-vous ensuite.
  • Ramassez des petits objets dans la maison le plus rapidement possible, étalez-les sur une table et tentez de rassembler ceux dont les noms riment (ex. : « serviette », « débarbouillette » et « papier de toilette »).

Dans tous les cas, votre enfant risque d’apprendre plus facilement à prendre conscience des sons si les jeux qui stimulent cette habileté l’amusent! Chez nous, nous prévoyons bientôt faire une nouvelle version du livre Une patate à vélo. J’espère qu’Élise Gravel ne nous en voudra pas trop!

Suggestions de livres pour jouer avec les sons

  • Les rimes de Simon, par Simon Boulerice et Guillaume Perreault, aux éditions Fonfon
  • Plaisir de chats et d’animaux, par Roger Paré, aux éditions La courte échelle
  • Des comptines pour apprendre, par Jonathan Bolduc et Pascal Lefebvre, aux éditions Passe-Temps

 

5 janvier 2021

Naître et grandir

 

Photo : GettyImages/StockPlanets

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