Quand la maladie d’un enfant mène à la séparation

Quand la maladie d’un enfant mène à la séparation

Au printemps dernier, j’ai appris que mon deuxième enfant âgé de 4 mois était malade. Nous commencions une première hospitalisation au CHU Sainte-Justine. Après quelques jours, une travailleuse sociale est venue nous rencontrer. Consciente que ce que nous vivions (et ce que nous nous apprêtions à vivre) était loin d’être évident, elle nous avait lancé une statistique étonnante. Elle avait lu, dans un article, que lorsqu’un très jeune enfant est gravement malade, près de 85 % des couples se séparent dans les 2 premières années de vie de cet enfant.

Depuis près d’un an, ce chiffre me trottait dans la tête. Serait-ce possible que seulement 15 % des couples réussissent à survivre à une telle situation?

Je souhaitais retracer l’article et, comme par magie, je l’ai retrouvé la semaine passée,affiché sur le babillard du département de neurologie, lors de notre passage à Montréal. Cette statistique était tirée du magazine Bien Grandir (ancien nom du magazine Naître et grandir  que vous connaissez bien!), juin 2008.

Le propos venait de la bouche de Madame Diane Chênevert, directrice et cofondatrice du Centre de répit Philou, un organisme qui offre des services de répit aux familles d’enfants handicapés en plus de différents services pour les jeunes (ateliers de stimulation, camp de jour estival, etc.).

Au fil du temps et des épreuves qui se sont dressées devant nous, j’ai fini par croire les chiffres avancés et aussi par comprendre pourquoi autant de couples flanchent. Rassurez-vous, nous faisons toujours partie de la minorité de parents qui tiennent le coup et nous comptons bien poursuivre dans la même veine!

Lorsque deux parents sont confrontés à la maladie de leur petit, ils se découvrent de nouveaux traits de personnalité. Ils apprennent à surmonter ou à assumer leurs faiblesses, tout comme ils se surprennent en se dénichant des forces qu’ils ne se connaissaient pas. À certains moments, les émotions sont tellement intenses et imprévisibles que les frictions deviennent inévitables.

Il n’y a rien de plus précieux que nos enfants et rien de plus douloureux que de les voir souffrir. Il est donc tout à fait normal de se sentir démuni en étant rongé par ce sentiment terrible d’impuissance.

Si vous saviez le nombre de fois où j’ai appuyé mon front sur celui de mon p’tit gars en suppliant le ciel d’inverser les rôles!

Aujourd’hui, j’ai une pensée pour vous, chers parents. Je sais à quel point il est parfois ardu de communiquer, d’exprimer ses émotions, mais surtout, d’accueillir celles de notre conjointe ou conjoint sans rien ajouter. Accueillir.

Être en couple représente déjà un défi au quotidien. Et je pense qu’aucun couple ne peut être vraiment prêt à affronter la maladie. Nous ne l’étions pas non plus, mais nous avons appris
 

17 février 2014

Naître et grandir

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