Êtes-vous le même parent en privé et en public?

Êtes-vous le même parent en privé et en public?
Par Josée Bournival, Auteure, animatrice et blogueuse
Moi la première, je ne suis pas la même maman en public et en privé. Je la joue cool en public et je perds plus facilement patience à la maison.

Je parcours les rangées d’un géant de l’alimentation. En tournant au bout d’une allée, des cris me viennent aux oreilles. Une scène à laquelle j’aurais préféré ne pas assister : une maman gronde ses fistons turbulents. Elle crie et remet brusquement un de ses fils dans le panier avec des mots que je vous épargne.

Mon cœur se serre. Elle n’a pas levé la main sur ses enfants et n’a infligé aucun bleu à leur peau. Mais j’ai mal pour les petits bonshommes.

La première pensée qui a traversé mon esprit? Je me suis dit que ça ne devait pas être beau à la maison dans l’intimité de leur foyer. Que la colère de la maman et sa violence devaient être amplifiées quand il n’y a personne pour assister aux affrontements.

Moi la première, je ne suis pas la même maman en public et en privé. Quand je vais chercher mes filles à l’école, j’ai un ton beaucoup plus posé et relax. T’as oublié de refermer ton contenant de soupe et ta boîte à lunch est ruinée? Pas grave, maman va tout nettoyer ce soir. T’as découpé ta manche avec tes ciseaux parce que tu étais dans la lune? Ouin… faudrait faire attention, hein? Tu me cries après parce que tu es fatiguée? Je comprends ça ma poulette, on va aller se reposer à la maison.

Les mêmes événements m’auraient été communiqués dans l’entrée de la maison, j’aurais assurément soupiré de frustration, probablement formulé un reproche et parfois même haussé le ton pour manifester mon mécontentement. Je la joue cool en public et je perds plus facilement patience à la maison.

À une ou deux reprises, je me suis même sentie gênée de réaliser à quel point j’avais monté le ton contre mes petits chéris. Nous étions en été et les fenêtres étaient grandes ouvertes. Je pense bien que j’ai prié pour qu’aucun de mes voisins ne m’ait entendue.

L’inverse est aussi vrai. Il y a des comportements de mes enfants que je tolère chez moi, alors que je les interdis en public. Des exemples? Jouer avec sa nourriture à table, manger avec ses doigts, marcher sur les meubles. Mais évidemment, dès qu’on va en visite, je chicane mes enfants s’ils osent agir de la sorte. Probablement par peur de me faire juger, je suis plus sévère en public sur certains points.

 

23 février 2017

Naître et grandir

Photo : GettyImages/Mypurgatoryyears

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