Premier voyage en famille

Premier voyage en famille

Après avoir reçu par la poste un passeport flambant neuf pour fiston, nous en avons profité pour aller faire un tour à l’extérieur du pays. C’est ainsi que notre petit bout de chou de 19 mois a pris, pour la première fois de sa vie, la direction d’une toute nouvelle contrée : Cuba.

Plusieurs nous ont dit que nous étions « courageux » d’oser partir avec un enfant de cet âge-là. Courageux, vous dites?

Quand je regarde le téléthon Opération Enfant Soleil, je vois de petites bonnes femmes et de petits bonshommes qui débordent de détermination et qui se battent pour leur vie. Du vrai courage. Quand je croise un parent qui a perdu un enfant ou un Roméo qui a enterré sa Juliette, je me demande toujours où ils puisent toute cette force. Encore là, du vrai courage.

Mais, pour moi, lorsqu’un couple voyage avec un enfant de 19 mois, ça n’a absolument rien de courageux et ça ressemble beaucoup plus à un privilège qu’à du courage. Nous ne nous sommes jamais posé la question à savoir si nous partirions en couple ou avec le petit. Puisque nous pouvons rarement nous permettre de tels dépaysements, partir en famille allait de soi. Nous avions décidé que nous en profiterions tous ensemble, sans oublier la bedaine de 20 semaines de ma conjointe qui verrait du pays!

 « Ayion! Ayion! », répète-t-il comme un perroquet au moment où le vrombissement de l’appareil annonce un décollage imminent.

Les roues de l’avion quittent le sol. Les passagers ressentent une légère compression de leur cage thoracique. La jeune femme derrière nous verse quelques larmes d’inquiétude. Les yeux de ma conjointe croisent les miens et je saisis bien assez vite que nous attendons tous les deux, avec une certaine appréhension, de voir comment notre garçon réagira à ce tout premier décollage.

Ça y est! Après quelques secondes, il applaudit à tout rompre, grand sourire au visage, et me quitte pour aller rejoindre sa mère près du hublot afin de mieux voir la ville de haut et les nuages qui approchent. Dans mes rêves les plus fous, je n’avais même pas envisagé la possibilité d’une telle réaction. Nous avons mis au monde un vrai petit explorateur!

Les quatre heures passées à bord de l’appareil se sont écoulées sans problème et nos munitions ont été efficaces (crayons de cire, livres, craquelins, coucous des voisins, etc.), à notre plus grand étonnement. Seul petit hic : les toilettes d’avion n’ont vraisemblablement pas été conçues en pensant à ceux qui doivent changer des couches. Lorsque j’y suis entré avec ma bombe puante sous le bras, ses yeux m’ont demandé : « Papa, où est-ce que tu vas me mettre? Je ne suis pas assez flexible pour que tu m’installes là, voyons! Est-ce que j’ai une bouille de Slinky? » Trois ou quatre acrobaties plus tard, nous sommes ressortis du compartiment exigu avec un air triomphant, notre petit sac noir à la main.

L’arrivée à l’aéroport s’est faite à l’heure prévue et nous avons pris la direction de notre hôtel. Youpi, nous voyageons avec un enfant et tout est sous contrôle!

La routine, même en vacances

Dès le lendemain matin, nous nous sommes bâti une routine de vacances qui allait demeurer sensiblement la même tout au long de la semaine : la préparation du matin (incluant les longues séances d’application de crème solaire), le petit-déjeuner, le tour à la plage, le dîner, l’après-midi à la piscine et au parc, le retour à la chambre et le bain en vue du souper, le repas du soir, le café au bistro, puis le spectacle de fin de soirée.

Ceux qui attendent impatiemment de savoir à quel moment le voyage s’est corsé ou quelles péripéties inconcevables nous sont arrivées seront bien déçus puisque tout s’est déroulé à merveille. Notre semaine a été parsemée de découvertes, de beaux moments en famille, de relaxation, d’agréables surprises et d’éclats de rire. C’est ça la beauté de la chose!

La première fois que fiston a vu l’océan et qu’il s’y est mouillé, nous avons eu droit à une crise terrible. Deux minutes, pas plus. Et ça aura été la seule fois de la semaine puisqu’à partir de ce moment-là, tout ce qu’il voulait, c’était la plage et la piscine. Puis, même si nous avons chamboulé son horaire et les habitudes en place à la maison, il s’est adapté à tout ça avec une facilité déconcertante : dès la première journée, il a commencé à nous dire, par lui-même, « dodo » vers 11 h et aux alentours de 14 h. Puis, comme si Messmer l’avait hypnotisé avant son départ, il s’installait dans sa poussette, où il plongeait dans un sommeil profond en moins de deux pendant que nous pouvions consacrer un peu de temps de qualité à notre vie de couple. Le soir venu, il poussait la gentillesse jusqu’à lancer un autre « dodo » vers 19 h 30, il retournait dans sa poussette, nous offrant encore du temps en couple et nous permettant même d’assister aux spectacles de fin de soirée pendant qu’il dormait paisiblement, malgré l’ambiance festive environnante.

Nous avons passé des moments fabuleux et nous n’aurions jamais cru qu’il pouvait être aussi simple de voyage avec un enfant en si bas âge. J’espère que je ne parle pas trop vite et que, la prochaine fois, mon enfant ne me fera pas ravaler mes mots!

En ce début du mois de juillet, peu importe où vous passez vos vacances en famille, dans votre cour ou à l’autre bout du monde, chez des parents, des amis, sur un terrain de camping, à la plage, au parc ou en forêt, n’oubliez pas de profiter au maximum de chaque instant de bonheur qui vous sera offert. Et, si vous n’avez pas la chance de prendre des vacances cet été, je vous souhaite que tous les moments que vous passerez avec vos proches, aussi courts soient-ils, vous permettent d’apprécier la vie, mais surtout, les gens autour de vous qui la rendent un peu plus belle.

Bon été!

 

9 juillet 2012

Naître et grandir

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