Pourquoi, maman?

Pourquoi, maman?
Par Josée Bournival, Auteure, animatrice et blogueuse
J’éclate de rire et je suis incapable d’arrêter. Je viens d’avoir une conversation des plus surréalistes avec mon bambin de 2 ans.

J’éclate de rire et je suis incapable d’arrêter. Mon fils me regarde avec incompréhension. Sa mimique encourage mon fou rire de plus belle. Je viens d’avoir une conversation des plus surréalistes avec mon bambin de 2 ans.

- Mouchoir, maman.

- J’en ai pas, Léonard.

- Pourquoi?

- J’ai oublié d’en prendre.

- Pourquoi?

- Parce que… On est partis trop vite de la maison.

- Pourquoi?

- Pour ne pas être en retard. Mais maman va te moucher dès qu’on arrive.

- Pourquoi?

- Parce que, visiblement, ton nez coule.

- Pourquoi?

- Parce que tu as le rhume.

5 minutes plus tard…

- Pourquoi?

- Ton corps essaye de chasser les microbes.

- Pourquoi?

Une seconde de réflexion…

- Pour bien fonctionner, le corps humain doit rejeter les virus et les bactéries qui tentent de l’envahir. C’est là que les anticorps entrent en jeu. Leur fonction…

Et s’en est suivi un grand dialogue scientifique ponctué de « pourquoi ».

J’adore ce jeu : essayer de répondre à tous les pourquoi et finir avec des explications d’adultes quand je suis exaspérée par les questionnements de mon fils. Voir fiston sérieux et qui continue de poser des questions comme s’il avait compris tout ce que je viens d’expliquer m’amuse. Je sais que ma méthode n’est pas recommandée (Naître et grandir a écrit un très bon article sur le sujet qui vous explique comment réagir quand vous êtes tannés de répondre), mais c’est celle qui me permet de rester calme.

J’ai choisi d’en faire un jeu avec Léonard, mais je n’avais pas cette attitude avec mon aînée. La phase des pourquoi me tapait sur les nerfs! Je finissais, parfois, par déclarer : « parce que c’est la vie » ou « parce que maman a dit que c’est comme ça » ou « maman n’a plus envie de répondre ». À la 34e question de suite, ça m’agressait.

Pourquoi j’ai changé d’attitude? Parce que maintenant je sais qu’en vieillissant, les enfants ont des questions auxquelles il est beaucoup plus difficile de répondre. Comme quand Clémentine m’a demandé, à l’âge de 3 ans, « pourquoi le bébé dans ton ventre est mort? » J’étais ravagée par ma fausse couche et je cherchais moi-même des réponses. Je vivais trop d’émotions fortes pour bien verbaliser l’événement.

Un an plus tard, quand Blanche est née, Clémentine nous a fait crouler de rires en demandant « Simone… c’est un fruit ou une couleur? » Elle était le fruit. Blanche était une couleur… mais qu’était Simone?

Il y a aussi les questions délicates qui apparaissent quand les enfants vieillissent : pourquoi je suis pas invitée aux fêtes d’amis? Pourquoi j’ai pas gagné le concours? Pourquoi tu pleures, maman?

La phase du pourquoi? « Emmènes-en » des questions mon fils! C’est de la p’tite bière!

 

8 février 2018

Naître et grandir

Photo : GettyImages/CHBD

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