Plus jamais de bébé?

Plus jamais de bébé?
Par Josée Bournival, Auteure, animatrice et blogueuse
Il y a un sujet de discussion qui revient souvent sous notre toit : aurons-nous d’autres enfants?

Il y a un sujet de discussion qui revient souvent sous notre toit : aurons-nous d’autres enfants? Ne vous emballez pas, je ne suis pas enceinte! Je n’ai pas non plus le projet de revivre une grossesse et d’avoir un cinquième enfant.

Ces discussions ne sont pas entre mon conjoint et moi, mais bien avec mes filles. Elles regardent leur petit frère qui aura bientôt 2 ans et constatent, comme moi, que nous n’avons plus de bébé à la maison. J’ai trois belles grandes filles et un garçonnet. Léonard porte encore des couches, adore se faire prendre; mais il parle, il marche, il prend possession de ce qu’il désire et sait se faire entendre. Ce n’est plus un bébé mou qui sent la poudre et qui est dépendant. C’est un petit chevalier bavard qui sent la terre et l’herbe dans laquelle il s’est roulé dehors.

Je suis étonnée de la réaction des trois filles. Après la naissance de Léonard, elles ont toutes exprimé leur difficulté à s’adapter à un 4e enfant. Clémentine avec des mots, Simone avec son silence indifférent et Blanche avec ses crises. Le partage « équitable » de maman et papa devenait de plus en plus difficile. Ma grande nous a même déjà exprimé qu’elle aurait préféré être enfant unique.

À présent, elles quémandent un nouveau bébé. Même la vasectomie de papa ne vient pas à bout de leurs arguments, car comme elles le disent : « on pourrait en adopter un autre. »

- Ou un chat?, finit toujours par ajouter mon aînée.

Et la discussion bifurque sur la couleur du pelage et le nom que l’on donnera à ce chat. Les filles descendent au sous-sol pour bricoler des jouets pour ce chaton en l’imaginant dans notre maison. Elles se chamaillent pour savoir avec qui le bébé chat dormira.

Je sais qu’elles laisseront encore les crayons-feutres sur la table et que Léonard en profitera pour enlever tous les bouchons. Il dessinera probablement sur le mur ou la porte de la salle de lavage (vive les crayons lavables) et je devrai de nouveau jeter des feutres séchés. Les filles se plaindront d’avoir moins de couleur pour leurs dessins, elles rejetteront la faute sur Léonard et affirmeront qu’il n’aurait jamais dû naître.

Et moi je sourirai, car je sais qu’elles aimeraient un nouveau bébé.

 

3 octobre 2017

Naître et grandir

Photo : GettyImages/luanateutzi

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