Clémentine avait 5 ans la première fois qu’elle a émis un doute concernant l’existence du père Noël.Clémentine avait 5 ans la première fois qu’elle a émis un doute concernant l’existence du père Noël.
Celui à la télé et celui du centre commercial n’avaient pas la même barbe. Un avait des lunettes, alors que l’autre n’en avait pas. Elle était perspicace. Elle affirmait aussi qu’il était impossible qu’un gros monsieur se glisse par notre cheminée pour laisser des cadeaux au pied du sapin. Tout comme il était impensable qu’un être humain parcoure la planète entière en une seule nuit.
On a prétexté l’embauche de substituts pour aider le vrai père Noël, qui est débordé à l’approche du 25 décembre. On a évité de répondre ou contourné le sujet habilement. On voulait prolonger le plaisir quelques années encore…
Malgré nos efforts pour entretenir le mythe, la magie s’est envolée. Mon cœur de maman a soupiré… déjà? J’espérais qu’elle y croit un peu plus longtemps.
Je ne me rappelle pas le moment où j’ai personnellement compris que le père Noël n’existait pas. Mais je me rappelle mon émerveillement lorsqu’on rentrait de la messe de minuit et que les cadeaux étaient apparus comme par magie sous le sapin, alors qu’ils n’y étaient pas à notre départ. Avant de partir pour l’église, ma mère se chargeait de les déposer en vitesse et de nous rejoindre dans la voiture familiale. C’est également elle qui m’a raconté, bien des années plus tard, que j’ai cru au père Noël jusqu’à 7-8 ans et que c’est mon frère aîné qui a vendu la mèche.
Je me suis donc mise à craindre que Clémentine dévoile la vérité aux plus jeunes. Mais non. Elle a été une complice extraordinaire. Tellement, que dans les années suivantes, j’ai eu l’impression qu’elle y croyait encore. Simone a emboité le pas un peu plus tard. Ma cadette s’émerveille facilement et « faire semblant » a été un grand jeu de théâtre pour elle.
Si je vous raconte tout ça, c’est pour vous faire comprendre que le père Noël n’existe pas pour toujours et que chaque Noël doit être vécu au maximum. Ça me manque que Léonard s’extasie devant les cadeaux apparus par magie au pied du sapin. Je suis nostalgique que Clémentine sorte le matin de Noël pour voir si les rennes ont laissé des traces dans la neige ou que Blanche bricole des pièges pour attraper les lutins.
Vous savez quoi? Mes enfants ne croient peut-être plus au père Noël, mais ils ne le disent jamais. On aime prétendre que toute cette magie est réelle. C’est mieux que rien…
Mise à jour le 11 novembre 2024
Publiée originalement le 13 décembre 2017
Photo : GettyImages/praetorianphoto