Pas facile de se faire écouter

Pas facile de se faire écouter
Par Marie-Ève Bergeron-Gaudin, Orthophoniste
Pour aider votre enfant à respecter les consignes et ne pas avoir à répéter, Marie-Ève Bergeron-Gaudin, orthophoniste, propose 3 règles.

J’ai passé un beau temps des fêtes… mais je me suis aussi souvenue d’une chose : les enfants respectent moins les consignes lorsqu’ils sont fatigués et en dehors de leur routine! Le fait de répéter et répéter à Renaud et Jules m’a rappelé certaines règles en ce qui concerne les consignes aux tout-petits.

Règle numéro 1 : l’enfant doit être à l’écoute

Donner une consigne, c’est entrer en communication avec son enfant. Pour ce faire, il doit être en mode écoute. Voici les ingrédients gagnants que j’utilise autant que possible avec Renaud et Jules pour encourager leur attention et leur écoute :

  • j’établis un contact visuel;
  • je me place à leur hauteur;
  • je m’assure que les bruits ambiants ne sont pas plus forts que ma voix.

Il est préférable de ne pas forcer le contact visuel. L’enfant qui se sent obligé de regarder l’adulte est souvent moins réceptif. Pour obtenir naturellement le contact visuel, on peut placer un objet près du visage de l’enfant (ex. : un des jouets avec lequel votre enfant joue) en faisant des mimiques drôles ou en touchant son épaule.

Règle numéro 2 : l’enfant doit comprendre la consigne

La compréhension des consignes se développe progressivement.

  • Avant 1 an, l’enfant a besoin de gestes.
    Exemple : Voir une main tendue quand on lui dit « Donne ».
  • Avant 2 ans, l’enfant a de moins en moins besoin de gestes pour comprendre, mais il ne comprend que les consignes courtes.
    Exemple : « Mets ton chapeau ».
  • De 2 ans à 3 ans, l’enfant peut comprendre des consignes comprenant deux éléments, mais elles doivent être concrètes.
    Exemple : « Enlève ton chapeau et range-le ». Attention toutefois aux notions de temps qui peuvent être difficiles à comprendre à cet âge, comme dans l’exemple suivant : « Avant de manger, va laver tes mains ».
  • À partir de 3 ans, l’enfant comprend mieux les consignes plus longues et celles qui incluent des notions abstraites.
    Exemple : « Place ton verre à côté de ton assiette ».

Il faut se rappeler que toutes les consignes longues avec des notions abstraites et des mots plus complexes peuvent être difficiles à comprendre. Ce qui ne veut pas dire de bannir ce type de consignes! Au contraire, l’enfant qui ne les entend jamais n’apprend pas à les comprendre.

Lorsque l’enfant ne comprend pas, on peut :

  • faire des gestes;
  • simplifier des mots;
  • séparer la consigne en différentes parties.

Règle numéro 3 : l’enfant doit accepter de respecter la consigne

Un enfant peut avoir très bien écouté et compris une consigne, mais ne pas vouloir la respecter, on le sait très bien! Chez moi, je sais que Renaud veut parfois s’affirmer en montrant qu’il n’a pas envie des mêmes choses que moi. Je sais aussi que Jules n’aime pas particulièrement les tâches de la routine (ex. : se brosser les dents, s’habiller), alors il fait parfois comme s’il n’entendait pas. Rendue là, si je sais qu’ils ont écouté et compris, je me rappelle surtout que ce sont encore des enfants et j’exerce ma patience!

Sur ce, je vous souhaite une année 2017 remplie de belles interactions avec vos enfants!

 

17 janvier 2017

Naître et grandir

Photo : GettyImages/hoozone

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