Pas facile de changer ses habitudes

Pas facile de changer ses habitudes
Depuis que je suis devenue maman, je répète à mes enfants ce que ma propre mère me disait quand j’étais haute comme 3 pommes : « Finis ton assiette sinon pas de dessert! » Ou encore : « Mange une dernière bouchée ». Or, j’ai appris de la plume de Stéphanie Coté, notre super nutritionniste, et de la voix de plusieurs autres que je faisais fausse route. (Honte à moi, à toi aussi maman et à mamie aussi, tiens!)

Les recommandations de ces professionnels (la nourriture ne doit pas être un objet de récompense et notre enfant sait mieux que nous s’il a faim ou non) m’ont convaincue de changer mes habitudes pour le bien-être de ma progéniture. Je me suis donc empressée de mettre en pratique ma nouvelle façon de penser.

L’enfer!

D’abord, mon homme m’a regardée d’un air bizarre. Ensuite, quand j’ai dit à mes enfants qu’ils pouvaient avoir du dessert même s’ils n’avaient pratiquement rien mangé,  mon ado a confirmé tout haut ce que l’air de mon homme disait tout bas : t’es folle!

Subitement, mes enfants se sont mis à ne plus avoir faim du tout après leur première bouchée (sauf les jours de pâtes) et à ne plus vouloir manger que du dessert! Du coup, je leur ai fait des pâtes tous les jours en variant les accompagnements, ce qui m’a permis de voir la portion qu’ils étaient capables d’avaler naturellement. Quand j’ai recommencé à cuisiner des plats qu’ils n’aimaient pas (légumes, poisson, etc.), j’ai quand même insisté pour qu’ils mangent la moitié de leur portion, sinon ils n’auraient rien avalé. Pas par manque d’appétit, mais par dégoût. Et quand mon fils m’a lancé, un matin, qu’il n’avait pas faim, j’ai refusé de le laisser partir à l’école le ventre vide. C’était et cela restera non négociable. Depuis, j’y vais donc un peu au cas par cas et je m’adapte en essayant de faire preuve de bon sens.

Résultat : même si j’oblige encore mes enfants à manger lors de certains repas, je ne suis plus obsédée à l’idée qu’ils finissent leur assiette. J’ai appris à vivre avec la fluctuation de leur appétit (et du mien aussi par la même occasion). Même mon homme a fini par s’habituer. Au moins, côté dessert, nous avons complètement arrêté de le brandir comme objet de récompense. Ils y ont droit systématiquement. Tout un changement, je vous jure.

Ce virage à 90 degrés n’a pas été facile à négocier et lutter contre de vieilles habitudes alimentaires ancrées dans ma famille depuis des générations a connu et connaît encore des hauts et des bas. Nager contre notre propre courant est loin d’être naturel, mais on y arrive, un jour à la fois. Faut juste y croire.

 

12 octobre 2011

Naître et grandir

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