« Pourquoi il y a jamais personne qui nous dit à quel point c’est difficile un premier enfant? »Alors que sa fille avait 5 mois, ma cousine m’a demandé : « Est-ce que tu sais pourquoi il y a jamais personne qui nous dit à quel point c’est difficile un premier enfant? Les premières semaines, on était tellement découragés! Mon chum s’est même endormi dans les escaliers, la chemise pleine de vomi, tellement il était fatigué! »
Un souvenir bien précis m’est alors revenu en tête : Toshiro qui, à 4 mois, ne faisait pas encore ses nuits. Je lui donnais à boire, après son quatrième boire régurgité, et je le berçais dans mes bras. Il était 3 h 30 du matin. J’étais tellement épuisé et je me rappelle m’être dit à ce moment : « Ça y est, ma vie est finie! »
Je me souviens encore de ce sentiment de désespoir qui m’habitait. Un sentiment de découragement mélangé avec une fatigue tellement grande que, comme l’amoureux de ma cousine, j’aurais bien pu m’endormir la chemise remplie de vomi dans les escaliers.
Il est toutefois rassurant de constater que selon les études, cette réaction est plus que normale. Le choc de l’entrée dans la parentalité est difficile pour la plupart des nouveaux parents. Bien sûr, l’orgueil pour certains et la peur d’être étiqueté comme un mauvais parent pour d’autres peuvent faire en sorte que peu de personnes en parlent.
Pourtant, les recherches sont claires, les premiers mois de bébé demandent aux parents une très grande capacité d’adaptation puisqu’ils ont la responsabilité de la vie d’un être humain et qu’ils doivent faire de nombreux apprentissages rapidement. Une telle période de changements ne se fait pas sans heurts.
Et cela, c’est sans compter les demandes reliées aux besoins de bébé : difficultés à dormir, maux de ventre, changements de couches, virus, coliques, fièvre, constipation, régurgitations, alouette! Résultat : on dort moins, on mange froid la plupart du temps, on manque d’énergie lorsque bébé est réveillé, etc.
Bien sûr, tous ces chamboulements nous font vivre une grande gamme d’émotions, dont le découragement, la frustration, le sentiment d’incompétence, la culpabilité, les regrets et la tristesse.
Alors, ne vous en faites pas, si vous vivez ces moments, c’est que vous êtes parfaitement normal. La plupart d’entre nous avons aussi vécu des moments de détresse. Parfois, on a besoin de nos propres parents pour nous dépanner, d’un ami qui peut venir prendre le relais quelques heures ou même d’une voisine.
Mais, comme je l’ai dit à ma chère cousine, rassurez-vous, votre vie est loin d’être terminée. En fait, ce dont vous ne vous doutez pas encore, c’est qu’elle vient de commencer!
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Mise à jour le 28 octobre 2021
Publiée originalement le 24 mai 2016
Photo : GettyImages/Anchiy