Où est passé mon cerveau?

Où est passé mon cerveau?
Par Josée Bournival, Auteure, animatrice et blogueuse
Depuis la naissance de Léonard, je ne me reconnais plus. Moi qui suis habituellement à mon affaire, j’oublie des obligations, je confonds des dates, j’égare des choses.

La tête dans le frigo, je fulmine. J’ai acheté du yogourt avant-hier à l’épicerie. Impossible que le pot soit déjà vide. Le foutu contenant doit se cacher derrière un quelconque condiment. Rageusement, je balaye les tablettes du réfrigérateur à la recherche de ma collation. Ne trouvant rien, je remets même en doute ma santé mentale : est-ce que j’ai vraiment acheté du yogourt ou si j’avais simplement l’intention d’en acheter?

Quelques heures plus tard, au moment de la préparation du repas, qu’est-ce que j’ai trouvé sur la tablette du garde-manger? Mon pot de yogourt! Sagement rangé à température pièce depuis 2 jours. Un beau gaspillage!

Ce genre de « surprise » m’arrive plus souvent qu’à mon tour : mettre des tronçons de carottes à cuire à la vapeur et réaliser à l’odeur de brûlé que le temps de cuisson est passé depuis longtemps; rouler en voiture et me questionner sur ma destination; essayer de prononcer un mot courant sans être capable de le trouver dans les méandres de mon cerveau.

Depuis la naissance de Léonard, je ne me reconnais plus. Moi qui suis habituellement ordonnée, à mon affaire, responsable et structurée; j’oublie des obligations, je confonds des dates, j’égare des choses, etc. On dirait que j’ai accouché de mon cerveau.

J’ai souvent entendu cette expression dans le passé. Elle m’a toujours fait sourire. Je pensais que la fatigue à elle seule pouvait justifier quelques erreurs ou oublis. Maintenant, je suis convaincue qu’il y a plus que ça. J’ai l’impression d’être constamment en mode survie : mon cerveau ne retient que l’essentiel et rejette le superflu. Je dois me souvenir de tant d’informations relatives aux enfants que le reste s’efface au fur et à mesure. La limite de stockage est atteinte!

Je suis donc une adepte de listes. Il y en a une en permanence sur le frigo, une autre dans mon cellulaire et encore une dans mon bureau de travail. Je partage aussi les informations importantes avec mon conjoint, car deux têtes valent mieux qu’une.

Un fait me rassure, je ne suis pas folle : j’avais acheté du yogourt. ;-)

 

21 avril 2016

Naître et grandir

Photo : iStock.com/YinYang

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