Orientation sexuelle: le réflexe des parents

Orientation sexuelle: le réflexe des parents
Peut-être parce qu’on ne parle pas aux enfants d’orientation sexuelle, on demande aux p’tits gars « as-tu une amoureuse? » sans présenter d’autres options. Et vice-versa pour les p’tites filles.

J’ai le souvenir d’une discussion en famille, lorsque mon frère est « sorti de la garde-robe ». Ma mère a dit : « Tu avais 2 ans et je me doutais que t’étais sûrement gai. » Nous avons tous réagi en nous moquant un peu d’elle, comme si à 2 ans elle pouvait savoir!

Mais maintenant, je sais que l’instinct parental peut faire de nous d’excellents cryptologues.

Et parfois, il peut arriver que certains codes, ou préjugés établis, viennent s’ajouter à cet instinct. Même si on ne veut pas être alimentés et influencés par les stéréotypes, ceux-ci ont la fâcheuse habitude de nous tirer par l’oreille pour nous rappeler qu’ils existent. Il est donc possible qu’un jour ou l’autre on en vienne à la réflexion suivante, celle qui me trotte parfois en tête : mon enfant serait-il gai?

Se poser réellement la question a l’effet d’une révélation : nous constatons qu’il se pourrait que la catégorisation imposée depuis le début à notre enfant ne soit pas la bonne. Qu’il existe une autre option qu’on oublie trop souvent.

J’ai la chance d’avoir un frère homosexuel. Il est en couple. Alors pour mes gars, ça fait partie de leur environnement familial. Ils savent qu’il y a justement d’autres options et j’espère qu’ils se sentiront toujours libres de montrer leurs vraies couleurs même si elles diffèrent du plus grand pourcentage.

Vous vous dites peut-être que je suis intense de penser à ça, que mes gars sont pas mal jeunes pour les embarquer dans cette réflexion. Mais avouez que vous avez déjà demandé à un enfant : « As-tu eu une petite amoureuse à la garderie toi? », que vous avez déjà tous « matché » votre petite dernière avec le garçon de votre amie! C’était des blagues, bien entendu, mais quand même, la catégorisation y était!

Bien sûr qu’il me dit des fois qu’il a une amoureuse, par jeu, parce que c’est ce qu’ils font à la garderie; ils jouent aux grands. Peut-être parce qu’on ne parle pas aux enfants d’orientation sexuelle (à moins qu’il nous pose des questions), et qu’en premier lieu on demande aux p’tits gars « as-tu une amoureuse? », sans présenter d’autres options. Et vice-versa pour les p’tites filles.

Catégorisons-nous nos enfants dès la naissance en leur imposant qu’ils seront droitiers ou gauchers? Non! C’est vrai qu’il y a une sorte d’automatisme à leur faire utiliser la droite, mais nous arrivons vite à l’essai/erreur quand ils nous montrent qu’ils sont peut-être plus à l’aise avec l’autre main. Et au fond, c’est aussi simple que ça!

Nous ne devrions même pas nous poser de question, mais plutôt attendre qu’ils nous le montrent, tout simplement, en les aidant ici et là; en leur proposant parfois l’option. En montrant dès le départ que les deux se valent, que les deux existent.

Mes loups, montrez-moi donc de quel côté vous vous débrouillez le mieux et je vais faire tout ce que je peux pour vous aider à écrire de beaux mots. #AmourInconditionnel

 

25 octobre 2017

Naître et grandir

Photo : GettyImages/sergio_kumer

Partager