On oublie vite

On oublie vite
Par Josée Bournival, Auteure, animatrice et blogueuse
Léonard a 5 ans. L’univers des couches, des biberons et de l’odeur de poudre semble loin derrière Josée Bournival. Elle raconte.

Je n’ai plus de bébé! Mon petit dernier a cinq ans. En septembre prochain, il fera son entrée à la maternelle. L’univers des couches, des biberons et de l’odeur de poudre est loin derrière moi.

Je constate à quel point ma famille a parcouru du chemin en côtoyant de jeunes mamans sur mon lieu de travail. Je réalise qu’on oublie rapidement la réalité des nouveaux parents et les difficultés qui accompagnent les premières années de bébé.

Dans la parenté, mes enfants sont les plus jeunes. Ils ont uniquement un grand cousin et de grandes cousines adolescentes ou jeunes adultes. Il y a quelques années, nous discutions souvent du fait que nos familles semblaient avoir oublié ce que c’est d’avoir un nourrisson, alors que les cousins/cousines étaient d’âge primaire. Lors de la planification des rencontres familiales, par exemple, nous étions parfois étonnés que la parenté ne soit pas sensible aux difficultés découlant de leurs choix pour nous qui avions des bébés aux couches, ayant besoin d’aide à table (une fondue chinoise avec 4 enfants de six ans et moins … hum pas certaine) et dormant l’après-midi. Je m’étonnais aussi des appels en pleine heure de sieste.

À présent, je suis celle qui oublie. Je me sens tellement loin de cette époque où tout tournait autour des enfants et de leur horaire.

J’ai oublié la fatigue des longues nuits à bercer un bébé malade. J’ai oublié l’odeur de la poubelle de couches qui prenait tellement de place dans la petite salle de bain du rez-de-chaussée. J’ai oublié l’administration des médicaments et le mouchage de nez. On oublie bien ce qu’on veut…

À présent, nous sommes dans les devoirs, les lunchs, les routines de fin de journée où l’on doit brosser les dents, couper les ongles, laver les oreilles, les cheveux et j’en passe. Je me dis que dans quelques années, j’aurai oublié à quel point la période des années au primaire est exigeante à sa façon.

Et vous serez sûrement nombreux à m’écrire que l’adolescence s’amène aussi avec son lot de défis, de particularités et d’hormones. Disons que mon aînée m’en donne déjà un petit aperçu.

Je m’étonne de ne pas être nostalgique à écrire ces lignes. Bien sûr, s’il existait une machine à remonter le temps, je l’utiliserais sur le champ pour bercer mes petits. Ça me manque beaucoup. Mais je suis confortable dans le présent. Ou du moins, j’essaye de l’être. ;-)

 

19 janvier 2021

Naître et grandir

 

Photo : GettyImages/monkeybusinessimages

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