Je vous parle habituellement dans ce blogue de ma vie de famille, de mes enfants. Il est plutôt rare que je vous parle de ma vie professionnelle et des problèmes des clients que je rencontre tous les jours. Dans ma pratique, je reçois souvent des travailleurs qui vivent des situations problématiques en lien avec le travail. Aussi, après une semaine où j’ai dû aborder la question avec au moins 4 personnes différentes, j’ai décidé de vous parler des obligations de performance.
Les obligations de performance sont les attentes dysfonctionnelles que l’on a comme parent face à la vie de famille. Elles peuvent être présentes dans plusieurs sphères de notre vie (couple, travail, famille, amis, etc.). Ces attentes sont dites dysfonctionnelles, car elles sont irréalistes. Certaines sont faciles à reconnaître : « Je dois tout réussir », « Je ne dois faire aucune erreur ». Elles sont également dites dysfonctionnelles parce qu’elles ne tiennent pas compte de la notion de choix. Elles nous donnent l’impression que l’on n’a pas le choix de satisfaire cette attente.
Ces attentes auxquelles on croit ne pas avoir le choix de répondre peuvent nous faire vivre beaucoup de frustrations et de stress. Elles peuvent même nous rendre irritable devant les situations de la vie quotidienne. On réagit alors fortement parce que notre enfant fait le pitre plutôt que de s’habiller le matin, parce que sa sœur refuse de manger sa tartine après 3 avertissements, parce que notre conjoint a laissé son verre de lait vide près du sofa hier soir, etc. On se fâche donc contre les enfants pour rien, on crie après eux, on s’impatiente…
Mais comment se débarrasser de ces attentes irréalistes qui polluent nos vies? J’aborde souvent ce problème avec mes clients sous l’angle philosophique. Je leur rappelle que dans nos vies, on a toujours le choix. Tout ce qu’on a envie de faire, on peut choisir de le faire. Or, l’obligation de vouloir tout bien faire nous empêche de voir que plusieurs décisions que l’on prend dans la vie de tous les jours sont des choix. Par exemple, l’endroit où on habite, le fait de travailler à temps plein ou d’inscrire notre enfant à une activité sont des choix. Bien sûr, lorsqu’on fait des choix, on accepte aussi de vivre avec les conséquences. Ainsi, je peux choisir de payer mes impôts ou mes contraventions en retard, mais je devrai payer des intérêts. Je peux même décider de ne pas remettre un rapport à temps à mon patron, mais je devrai vivre avec une possible baisse de sa confiance en mes capacités.
Remettre les choses en perspective peut faire diminuer l’obligation de performance et nous faire réaliser que le pire scénario que l’on envisageait ne surviendra pas. Par exemple, si je remets mon rapport en retard, ma carrière ne sera pas compromise pour autant, mais peut-être devrai-je faire face à un patron temporairement déçu de moi. En changeant ma façon de formuler mes attentes, en éliminant les « je dois » et les « il faut », je les rends plus réalistes. Je redeviens un individu qui fait des choix éclairés. En conséquence, je diminue mon stress et je change également ma façon de réagir aux situations.
En effet, mon émotion est dépendante de la différence entre comment les choses « devraient être » et comment les choses « sont ». En d’autres mots, plus le fossé est grand entre mon attente et la réalité, plus ma réaction émotionnelle sera importante. D’où l’importance de fixer son attente le plus près possible de la réalité, car comme le dit l’expression : choisir, c’est renoncer.
13 avril 2015