Je suis bouleversée. Mon bébé vient de m’appeler maman. C’est le 4e être humain à me faire ce cadeau.
Léonard vient de se cogner le front. Il éclate en sanglots bien sentis. Il a mal. L’intensité du pleur ne ment pas. Il se tourne dans ma direction et m’appelle à l’aide : « Ma-ma-ma-ma-ma. »
Je suis bouleversée. Mon bébé vient de m’appeler maman. D’accord, ce n’est pas un simple « ma-man », mais il me le destine clairement. Son regard est plongé dans le mien, il tend ses menottes dans ma direction et souhaite trouver réconfort dans mes bras. Je le serre contre moi et les larmes me montent aux yeux.
C’est le 4e être humain à me faire ce cadeau. Maman est un poème en soi, une ode qui justifie toute l’aventure parentale. Derrière ces 5 lettres se cachent tant d’amour, de confiance, d’attentes.
Maman aura été le premier mot de chacun de mes enfants. Avant, il y aura eu des vocalises : da-da-da-da-da, pa-pa-pa-pa-pa, ba-ba-ba-ba-ba. Mais quand ma-ma fait son apparition, c’est uniquement en ma présence. Sa première mention vient toujours avec une petite fin du monde : un bobo, un besoin urgent d’être rassasié ou rassuré. Comme si bébé avait compris que ça me désigne, mais qu’il attend un moment crucial pour s’en servir.
De mémoire, chaque fois, je suis sans mot, touchée droit au cœur. Pour mes petits, le premier mot est apparu entre 10 mois et 1 an.
Ce que je trouve fascinant, c’est que dès la première mention, on dirait que mes bébés comprennent à quel point ça me fait réagir. Que j’accoure plus vite quand ils prononcent ce mot d’amour. Et ils se mettent alors à en abuser, pour mon plus grand bonheur.
Même en plein cœur de la nuit, quand Léonard me sert un ma-ma-ma bien senti, me lever est plus facile. J’A-DO-RE ce deuxième prénom. ;-)
22 septembre 2016
Photo : Collection personnelle, Josée Bournival