Maman est en dépression

Maman est en dépression
Par Josée Bournival, Auteure, animatrice et blogueuse
Le printemps dernier, on m’a diagnostiqué une dépression. J’ai souvent voulu aborder le sujet sur le blogue. Mais je ne m’en sentais pas la force.

Le printemps dernier, on m’a diagnostiqué une dépression. Je n’en menais pas large! Les mois ont passé, j’ai pris soin de moi avec l’aide de mon amoureux et de ma famille immédiate. Même les enfants ont participé. Je ne suis pas encore guérie, mais je vais mieux.

J’ai souvent voulu aborder le sujet sur le blogue. Car je sais qu’il peut toucher bien des parents. Mais, je ne m’en sentais pas la force. Je n’avais pas l’énergie nécessaire pour recevoir vos confidences. Je n’avais pas le recul nécessaire pour en parler correctement.

Ce matin, je suis prête.

La dépression s’est invitée lentement dans mon quotidien. J’étais de plus en plus impatiente. J’angoissais à la moindre décision que je devais prendre. J’oubliais des rendez-vous, je perdais des objets. Je commençais à vouloir m’isoler. Un matin, en préparation pour l’école et la garderie, j’ai piqué une colère monstre à mes enfants parce qu’ils lambinaient. Ça a été mon déclic : voir la peur et l’incompréhension dans leurs yeux.

Après avoir reconduit tout le monde, je suis rentrée à la maison et j’ai pleuré. Je ne voulais pas être cette mère qui monte toujours le ton. Je ne me reconnaissais plus.

J’en ai parlé à mon conjoint. Lui pensait que j’étais simplement fatiguée. Les nuits sont rarement tranquilles avec 4 merveilleux enfants. Mais moi, je savais. Je savais qu’il y avait plus que la fatigue, que la charge mentale ou que le stress d’être à la tête d’une famille nombreuse.

Puisque la dépression est une maladie mentale, les enfants ont eu de la difficulté à saisir ce qui se passait. Pas de plâtre, pas de nez qui coule, par de boutons! Ma grande fille, à force de me voir prendre des médicaments, s’est même inquiétée : « Maman, est-ce qu’on peut mourir d’une dépression? Pourquoi tu guéris pas? »

Mon état a affecté notre quotidien. Maman fait maintenant des siestes avec les plus jeunes. Papa cuisine beaucoup plus souvent. Maman a recommencé la pratique d’un hobby-juste-pour-elle. L’adaptation n’a pas toujours été facile pour mes enfants.

Elle ne l’est toujours pas pour moi.

 

4 avril 2018

Naître et grandir

Photo : GettyImages/Nastia11

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