Le retour à la normale

Le retour à la normale
Par Dr Nicolas Chevrier, Psychologue

Toute la famille est de retour au Québec pour la rentrée après des vacances bien méritées et surtout bien appréciées. Mais qui dit vacances dit excès. Et qui dit excès dit ajustements après les excès...

C’est d’ailleurs l’aspect que je trouve le plus difficile en cette période de rentrée. C’est un moment difficile, car pour une première fois, nous avons « brisé » royalement la routine de Leeloo durant les vacances. Cette année, nous avons eu la chance de passer 1 mois dans un pays étranger où habitent des grands-parents que nous ne voyons qu’une fois par année!

Vous imaginez bien que ces grands-parents qui habitent à l’autre bout du monde et qui voient rarement leur dernière petite-fille ont voulu en profiter et lui faire plaisir. Nous arrivons donc de 4 semaines de visionnements matinaux de télévision, d’orgies de bonbons et de séances de jeux intensives avec la tablette de grand-maman. Ouf!

Les règles de la maison

Déjà, après quelques jours de relâchement, on a remarqué un changement dans l’attitude générale de Leeloo. J’ai donc pu constater durant cette période que moins ma fille est encadrée par des règles, plus elle devient capricieuse. Mais maintenant que nous sommes de retour, nous devons revenir aux règles habituelles de la maison. Le rétablissement de ces règles doit se faire de façon graduelle.

Peu de temps après notre retour, il y a d’abord eu le « choc » du vendredi avec une journée à la garderie, puis les règles ont été graduellement rétablies à la maison. Avec un enfant de 6 ans et plus, c’est plus facile. Il peut faire la différence entre les règles liées à un endroit et un autre. On peut donc rétablir les règles dès le retour. Mais à 2 ans et demi, ce raisonnement n’est pas encore possible pour l’enfant.

Ensuite, je m’attendais à des protestations de Leeloo. Aussi, sa mère et moi avons convenu d’une stratégie commune qui fonctionne bien. Lors des protestations de Leeloo, on se baisse à son niveau, on la regarde dans les yeux et on lui rappelle, calmement mais fermement, que ce sont les règles habituelles de la maison qui s’appliquent. On demande également une réponse de sa part en posant simplement la question « As-tu bien compris? »

Par ailleurs, on doit aussi renforcer le comportement attendu dès que l’enfant le fait. Par exemple, je félicite Leeloo lorsqu’elle me donne sa suce quand je la lui demande au lever.

Le retour à la maison procure également un environnement propice aux habitudes disciplinaires. Aussi, une seconde stratégie sur laquelle on s’est entendu est de recourir à la « chaise de réflexion » (une stratégie de retrait) dès qu’on a l’impression qu’un caprice se pointe à l’horizon. Si elle proteste le matin après notre refus de lui laisser regarder la télévision (une habitude de vacances bien ancrée), il faut alors rapidement utiliser la stratégie de retrait afin de l’aider à éviter une escalade émotionnelle inutile.

Avec ces 2 stratégies, je crois qu’on réussira en quelques jours à remettre le train sur les rails. Par contre, la patience et la compréhension des parents est également importante, car il faut garder en tête qu’un des facteurs déclencheurs importants de crise chez l’enfant, c’est la fatigue. Or, dans notre cas, entre les attentes interminables dans les aéroports et le décalage horaire, il ne faut pas attendre de miracle de nos enfants. On peut dire qu’on en subit les contrecoups, mais tant que ces vacances en valaient la peine, ce qui fut le cas pour nous, c’est le plus important!

 

3 septembre 2014

Naître et grandir

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