L’âge influence-t-il la façon de vivre l’accouchement?

L’âge influence-t-il la façon de vivre l’accouchement?
Par Kathleen Couillard, Journaliste scientifique
Avoir un bébé à un âge plus avancé pourrait affecter le déroulement de la grossesse et de l’accouchement.

Depuis quelques années, on remarque que l’âge moyen pour avoir un premier enfant est en hausse chez les femmes un peu partout à travers le monde. Ce changement dans le profil des nouvelles mères pourrait-il modifier leur perception de l’accouchement?

Selon une analyse réalisée en Norvège et en Suède en 2016, les femmes plus âgées sont plus nombreuses à avoir un souvenir négatif de leur accouchement. En effet, 45 % des mères âgées de 35 à 43 ans disaient que leur accouchement avait été difficile. Dans une étude réalisée en Norvège en 2013, les femmes de plus de 32 ans étaient aussi plus nombreuses à décrire leur accouchement comme pire que ce qu’elles avaient envisagé, mais seulement si elles avaient accouché vaginalement.

Par ailleurs, selon l’étude effectuée en Norvège et en Suède, les mères plus âgées sont un peu plus inquiètes à propos du déroulement de l’accouchement. Des chercheuses brésiliennes ont aussi remarqué que les femmes plus âgées sont davantage préoccupées par leur santé et celle de leur bébé.

De plus, les symptômes dépressifs après la naissance sont légèrement plus fréquents après 35 ans. La détresse psychologique est aussi légèrement plus élevée. Enfin, les mères plus âgées auraient également plus de difficultés à s’adapter à leur nouvelle routine avec un nouveau-né. Devenir mère plus tard serait donc un peu plus difficile que ce qu’on pense.

Plus de complications

Selon les études, la fréquence des urgences pendant l’accouchement serait plus élevée pour les femmes plus âgées, ce qui augmenterait la probabilité de vivre la naissance de manière plus négative. Les chercheurs norvégiens croient qu’avec l’âge, le bon fonctionnement de l’utérus diminue tout comme l’état de santé générale. La circulation sanguine dans le placenta ralenti également. De plus, la durée du travail augmente. Cela pourrait donc rendre l’accouchement vaginal plus difficile pour les femmes plus âgées.

On sait d’ailleurs que la fréquence des complications augmente avec l’âge. Les femmes enceintes de plus de 35 ans risquent davantage de connaître une fausse couche, une grossesse ectopique, des problèmes associés au placenta ou une césarienne. Le diabète de grossesse, l’hypertension, la prééclampsie, les malformations congénitales, les bébés de petit poids, l’admission à l’unité de soins intensifs néonataux et la prématurité sont aussi des problèmes plus fréquents après 35 ans.

De plus, le recours aux techniques de procréation assistée est plus fréquent chez les femmes plus âgées en raison du déclin de la fertilité. Les grossesses ainsi obtenues sont généralement plus risquées.

Mieux préparées

Cependant, bonne nouvelle : les scientifiques norvégiens ont remarqué que les femmes de plus de 32 ans étaient plus aptes à gérer la situation lorsque des complications se présentaient. L’étude brésilienne révèle aussi que les femmes plus âgées auraient une vision plus juste des risques associés à la grossesse. Cela leur permettrait d’être mieux préparées mentalement aux complications qui pourraient survenir.

Les femmes enceintes de plus de 35 ans se considèrent d’ailleurs comme mieux préparées émotionnellement, plus patientes, plus matures et plus responsables. Ces femmes ont peut-être aussi davantage de ressources à leur disposition, ressources qu’elles auraient acquises grâce à leur expérience de vie.

 

Sources : BMC Pregnancy and Childbirth, BMC Pregnancy and Childbirth, BMC Pregnancy and Childbirth, Upsala Journal of Medical Sciences et Journal of School of Nursing USP

 

Mise à jour le 3 mai 2022
Publiée originalement le 20 février 2015

Naître et grandir

Photo : iStockphoto/woraput

Partager