De nombreux parents ont, malheureusement encore aujourd’hui, recours aux punitions et aux tapes.Quand on est un enfant, c’est normal d’avoir peur. Peur du noir, des orages, des piqûres… Puis, il y a les autres peurs. Je parle de celles qui s’infiltrent un peu plus loin dans le coeur. La peur des pas de notre parent qui s’approche, la peur du poing frappant le comptoir, la peur de se faire crier après.
Ces peurs-là ne sont pas normales. Un enfant ne devrait jamais avoir peur des personnes qui sont justement censées le protéger des dangers. C’est pourtant un sentiment que beaucoup de tout-petits vivent. Parfois au quotidien et parfois de façon plus occasionnelle.
L’enfant ne cessera pas de vous aimer si vous le tapez, mais il n’apprendra pas à s’aimer.
De nombreux parents ont, malheureusement encore aujourd’hui, recours aux punitions et aux tapes. Ce n’est pas parce que vous en avez eu et que vous n’en êtes pas mort que cela en fait des gestes adéquats!
Parfois, nous nous souvenons des méthodes utilisées, mais nous oublions ce que nous ressentions en tant qu’enfant. Bien souvent, les parents croient que c’est ainsi que leur enfant va progresser, va apprendre à se comporter correctement. Mais, ce qui fait grandir un enfant, c’est de se sentir encadré, soutenu et encouragé ; certainement pas de recevoir une fessée.
Et que dire de la violence verbale, du chantage affectif, des menaces, des humiliations qui arrivent comme des boulets de canon dans le coeur des enfants! Des paroles telles que « J’en peux plus de toi », « Si tu m’aimais… » ou « Tu n’es bonne à rien » créent des cicatrices émotionnelles. Les mots sont peut-être moins visibles que les coups, mais ils n’en sont pas moins douloureux.
La violence n’est pas un sujet joyeux, mais il est essentiel d’en parler ouvertement et sans jugement. En prenant conscience de ce qu’on dit ou fait par réflexe et en admettant qu’il peut nous arriver de poser de petits gestes de violence, nous pouvons chercher à nous améliorer. Soyons toutefois indulgents envers nous-mêmes, ce n’est pas parce que l’on crie une ou deux fois par an après notre enfant que sa vie est foutue!
Aidons nos tout-petits à développer leur propre pensée, leur propre jugement, au lieu de leur apprendre à obéir par la peur. La famille devrait être l’endroit où un enfant se sent le plus en sécurité.
Consultez notre dossier Reconnaître et prévenir la violence familiale.
28 août 2023
Photo : GettyImages/SolStock