Difficile de gérer l’exposition à des émissions violentes lorsqu’on a deux garçons. Pour l’aîné, ce fut assez simple. Pas de dessins animés japonais, car les recherches démontrent que le rythme du montage trop rapide provoque un état d’alerte constant durant le visionnement. Alors exit les Pokémons, Bakugan et autres Power Rangers. On revient donc à des valeurs sûres : Diego, Bob le bricoleur et les Schtroumpfs.
Cette façon de gérer l’exposition des enfants à la télévision a été efficace pendant un certain temps. Puisque nos garçons ont 4 ans de différence, un fossé s’est creusé lorsque le plus vieux a eu 8 ans (Toshiro) et que le plus jeune en a eu 4 (Akira). Pour permettre au plus vieux de choisir quelques émissions, j’ai regardé avec attention toutes les émissions qu’il voulait voir pour évaluer si elles pouvaient être vues par Akira sans que celui-ci ait peur ou en rêve la nuit. J’ai donc éliminé rapidement un certain nombre d’émissions et de films qui comportaient des scènes avec des monstres, des « méchants » aux yeux rouges et même certains dessins animés aux thèmes douteux (Scooby-Doo, entre autres).
J’ai également remarqué à cette époque que les deux garçons réagissaient très bien aux dessins animés de La Guerre des étoiles et de superhéros. Nous avons donc choisi des épisodes et des films qui nous semblaient appropriés. Ma connaissance du développement des problèmes d’anxiété m’amenait à croire que si mes enfants étaient exposés à un dessin animé qui ne déclenche pas d’anxiété, alors ce dessin animé était adéquat. De cette façon, je pouvais contenter le plus vieux qui en avait marre de regarder des émissions pour « bébé » et faire plaisir au plus jeune qui pourrait regarder la télévision avec son frère…
Quelle erreur ce fut!
En quelques semaines, Akira avait complètement intégré l’attitude du Jedi (et l’attitude du superhéros). Tu ne veux pas me prêter ton jouet ? Tiens, v’la une claque! Tu me dépasses dans la file d’attente? Une autre claque! Et toi, tu ne dis pas la vérité à Papa et Maman? Voici un coup de pied au tibia pour te rafraîchir les idées!
En quelques semaines, Akira avait calqué sa gestion des conflits avec son frère et ses amis sur celle des Jedi et des superhéros. Franchement, je ne m’attendais pas du tout à ce changement de comportement. Pourtant, quand on s’y attarde, c’est évident. Les superhéros règlent constamment leurs problèmes par la violence. C’est même leur seul attribut supplémentaire quand on le compare à un autre être humain. Il va donc de soit que nos enfants ont l’impression que c’est ce qu’on attend d’eux lorsqu’ils sont en situations conflictuelles. Mais bien sûr, aucun parent n’a envie que son garçon se comporte comme Batman, distribuant des baffes à tout vent, à la garderie!
Depuis cet épisode, Akira suit une diète très stricte. On lui injecte un concentré de civisme et de respect des autres (Toc toc toc en rafale), saupoudré d’un peu de rires anglais avec Shawn le mouton (merci à Marc Cassivi).
Et maintenant, on n’a qu’à espérer un prompt rétablissement, évitant ainsi de nombreuses claques pour le plus grand…
12 février 2013