L'impact de nos comportements à table

L'impact de nos comportements à table
Par Julie Fortier, Rédactrice en chef, Naître et grandir
Plusieurs des comportements que nous adoptons lors des repas ont aussi un impact sur notre tour de taille et celui de nos enfants.

Il y a quelques mois j’aurais pu écrire que je n’ai jamais été membre chez Costco, mais j’ai depuis succombé à une offre d’abonnement. Par contre, on ne peut pas vraiment dire que je suis une membre motivée puisque je n’y suis allée que deux fois. Je n’ai pas beaucoup de mérite, ce n’est juste pas pour moi, je n’aime pas ça.

Je n’aurai donc pas de difficulté à suivre le conseil de Marie Marquis, nutritionniste et professeure au département de nutrition de l’Université de Montréal, qui invite les gens à arrêter d’entreposer de la nourriture et à se départir de leur carte du Costco. C’est l’un des nombreux conseils qu’elle a donnés dans le cadre du 1er forum scientifique sur la problématique d’obésité chez les jeunes qui s’est tenu à la fin de mois de mai à Montréal.

« Nous mangeons tout le temps »

Quel est le rapport entre l’obésité et ce magasin grande surface vous demandez-vous peut-être? Ce réflexe maintenant répandu de stocker des produits de l’industrie alimentaire ne serait pas étranger au fait que nous mangeons davantage qu’avant. C’est l’un des nombreux comportements apparus au cours des dernières décennies qui fait en sorte que notre tour de taille - et celui de nos enfants – ont augmenté au fil des ans.

On achète trop de nourriture, on mange tout le temps et les enfants mangent eux aussi trop souvent, déplore Marie Marquis. C’est d’ailleurs la responsabilité du parent de déterminer qu’est-ce qu’on mange et à quel moment, répète-t-elle fréquemment aux familles. L’enfant, quant à lui, décide de la quantité de nourriture qu’il avale.

Quelles habitudes changer lors des repas?

L’experte en nutrition étudie de près les comportements alimentaires des familles plutôt que le contenu des assiettes. Notre manque d’énergie quand vient le temps de préparer le souper, comment nous interagissons - ou pas - à table, où nous mangeons, les phrases qu’on nous a répétées si souvent à table, petits (et que nous répétons à notre tour), le chantage émotif en lien avec la nourriture… : tout cela a un impact important sur les habitudes alimentaires familiales. Certaines des mauvaises habitudes que nous avons adoptées (ex. : manger en regardant la télé ou YouTube ou Netflix sur le téléphone) ont d’ailleurs été associées scientifiquement à une hausse du poids, souligne-t-elle.

Des solutions pas toujours gagnantes

L’été et les vacances sont à nos portes et je sais que chez nous, certaines habitudes alimentaires estivales risquent de refaire surface. Oui l’été c’est le temps des salades et des crudités, mais c’est aussi la tentation plus grande de ne pas cuisiner (du moins pour moi). On a alors tendance à se tourner vers les solutions faciles de l’industrie alimentaire qui sont rarement bonnes pour la santé et le tour de taille. Il y a également ces desserts ou boissons glacées qui peuvent contenir autant de calories qu’un repas…

Les vacances, c’est aussi le « J’ai soif »des enfants sur la route alors qu’on y rencontre souvent des dépanneurs et en général on n’y sort pas avec de l’eau... Je sais par contre que les repas en famille se poursuivront et que les téléphones continueront d’être interdits à table.

 

20 juin 2018

Naître et grandir

Photos : GettyImages/Dean Mitchell et Naître et grandir

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