Halloween: un cauchemar?

Halloween: un cauchemar?
Par Josée Bournival, Auteure, animatrice et blogueuse
Je pense qu’avec ses costumes, ses citrouilles à décorer et la récolte des bonbons, l’Halloween est la fête préférée de mes enfants. Pour moi, c’est un cauchemar…

Quatre petits monstres prennent place sur les marches extérieures devant la maison familiale. Ils se sont déguisés pour l’école et la garderie.

- On regarde ici!

Je prends la traditionnelle photo d’Halloween. Celle que les enfants regarderont dans quelques années pour se remémorer de bons souvenirs.

Moi, je me souviendrai du cauchemar…

Pour mes enfants, dans le palmarès des événements importants, l’Halloween et Noël sont sur un pied d’égalité. Je pense même qu’avec ses costumes, ses citrouilles à décorer, le maquillage et la récolte des bonbons, l’Halloween est leur fête préférée.

Pourtant, les années se suivent et se ressemblent toujours un peu… Je vous fais mes prédictions concernant la soirée à venir.

Le souper sera expédié beaucoup trop rapidement. Nous ramasserons des assiettes à moitié pleines.

Les enfants enfileront leurs costumes et viendra l’heure du maquillage. Maman se transformera en maquilleuse-pas-si-professionnelle-que-ça. Le verdict ne tardera pas à tomber :

- Ça ressemble pas à ce que m’avait fait la maquilleuse au travail de papa.

Difficile de rivaliser avec le talent des maquilleuses professionnelles qui sont engagées dans les fêtes de quartier et même au centre commercial. J’ai une boîte de 12 crayons à maquiller avec trois minifards à appliquer à l’éponge. Pas de brillants, pas de dégradés spectaculaires, pas de pochoirs pour des effets hallucinants. Déçu de mes performances artistiques, il y a toujours un petit monstre en larme pour lequel je dois recommencer le maquillage…

- Tout le monde va à la toilette avant de partir.

- J’ai pas envie!!!!! crieront-ils en chœur.

On partira tôt pour la cueillette de bonbons. Je ne sais pas pour vous, mais ici, l’Halloween semble de plus en plus macabre. Il y a toujours des voisins qui décorent avec des pendus, du faux sang ou des ambiances sonores glauques comprenant des cris d’égorgés vifs. Même moi j’en ai la chair de poule. La tournée du quartier s’apparente parfois à un film d’horreur bien plus qu’à une fête familiale.

On n’aura pas encore tourné le coin de la rue que j’entendrai…

- J’ai faim!

(Évidemment. C’était prévisible.)

- J’ai envie de pipi.

(Un classique!)

- Léonard marche pas assez vite!

(Je ne savais pas que c’était un marathon.)

- Ouin, ouin, ouin…

(Léonard en aura assez et voudra se faire prendre.)

- On n’a pas fait assez de maisons.

(Mais leur sac débordera déjà. Parce qu’en 2017, le phénomène du voisin gonflable s’applique aussi au sac de bonbons offerts à l’Halloween.)

- J’ai froid!

- OK. On rentre!

Rendue à la maison, on videra les sacs sur la table de la cuisine. Tout le monde salivera et chialera que l’inspection de papa et maman est trop lente.

Les bonbons fonderont ensuite sur leurs langues, le chocolat coulera sur les mentons. On procèdera aux échanges en fonctions des préférences de chacun. Ce sera enfin le bonheur! Mais un bonheur de courte durée.

- OK, ça suffit, c’est l’heure du bain.

La crise collective atteindra un sommet. Ils seront fatigués, avec un taux de sucre dans le sang frisant l’overdose. Les démaquiller sera un supplice :

- Ça chauffe!

Lorsque les enfants seront couchés, mon amoureux et moi pigerons (comme tous les parents que je connais) dans leurs plats de bonbons. Ce sera notre récompense pour la nuit à venir. Celle où il faudra se lever à quelques reprises pour rassurer ceux et celles qui feront des cauchemars à cause des monstres croisés dans les rues.

Et demain matin? Les enfants affirmeront qu’ils ont déjà hâte à l’an prochain. Moi, je me contenterai de sourire en coin.

 

31 octobre 2017

Naître et grandir

Photo : GettyImages/mediaphotos

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