La grossesse vue par... un technologue en radiologie

La grossesse vue par... un technologue en radiologie
Michel Rouleau réalise des échographies depuis 34 ans. Il raconte comment se déroulent ses rencontres avec les parents et les défis de son métier.

Durant une grossesse, les futurs parents croisent le chemin de nombreuses personnes qui, à travers leur métier, les aident, les conseillent ou les accompagnent. Nous leur avons donné la parole afin qu’elles nous parlent de la grossesse telle qu’elles la voient et la vivent.

Cette semaine, la grossesse vue par un technologue en radiologie.

Michel Rouleau est technologue en radiologie dans la région de Québec. Il réalise des échographies depuis 34 ans. Il raconte comment se déroulent ses rencontres avec les parents et quels sont les défis de son métier.

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Est-ce que tout va bien? Est-ce que tout est normal? Ce sont les questions que tous les parents posent aux technologues lors de l’échographie. Malheureusement, comme technologue, nous ne pouvons pas donner la réponse.

Notre devoir, c’est de faire l’examen, de prendre les mesures et de vérifier toutes anomalies possibles pour que le médecin puisse faire ensuite un rapport final exact. Il arrive que le médecin fasse des vérifications à son tour s’il est présent sur place. Il arrive aussi qu’il ne soit pas là, mais il vérifiera toujours par la suite les images de l’échographie.

Quand l’examen commence, nous expliquons aux parents que nous pouvons leur décrire ce qu’ils voient sur l’écran. Comme nous sommes dans la bulle de la mère, il faut se sentir près d’elle, mais tout en conservant une certaine distance. Il y a beaucoup de gens qui pensent que nous avons le plus beau travail du monde. C’est en effet agréable de montrer aux parents la petite main, le petit pied qui bouge ou le profil du bébé.

Toutefois, l’envers de la médaille est aussi vrai. Je dirais que c’est parfois le pire travail du monde. Nous sommes les premiers en contact avec les parents qui réalisent que quelque chose ne va pas. Il nous arrive aussi de voir des malformations que nous devons évaluer discrètement, car nous devons garder le secret parce que ce n’est pas à nous de faire le diagnostic.

Nous ne pouvons pas exprimer nos émotions. Il faut agir avec tact et ne rien brusquer. Le but principal de l’échographie est de s’assurer que tout va bien, mais il faut s’attendre parfois à voir des choses que nous n’aimons pas.

Certaines mères arrivent plutôt inquiètes à l’examen. Il faut dire que c’est un moyen de dépistage qui permet de vérifier beaucoup de choses. J’ai vu certaines mères pleurer avant même que l’examen soit commencé tellement elles étaient nerveuses. Pendant la préparation de l’examen, j’essaie donc de les rassurer. Je leur dis : Attendez un peu. Nous allons d’abord faire l’examen. Ne paniquez pas. La première chose que je fais ensuite, c’est de leur dire :  Regardez. Le coeur bat...

Il y a, bien sûr, la question du sexe qui nous est souvent posée. Au deuxième trimestre, il n’y a pas de problème, car nous pouvons distinguer visuellement un garçon d’une fille. Au premier trimestre par contre, lors de l’échographie entre la 11e et la 14e semaine, les bourgeons génitaux des garçons et des filles sont identiques. Il est parfois possible de faire certaines mesures pour avoir une idée, mais ce n’est pas sûr à 100 %. Il faut alors prendre le temps de l’expliquer aux parents.

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Propos recueillis par Kathleen Couillard

 

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1 décembre 2017

Naître et grandir

Photo : GettyImages/zoranm

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