Grossesse: un corps déformé ou appétissant?

Grossesse: un corps déformé ou appétissant?
Par Josée Bournival, Auteure, animatrice et blogueuse
Si certains s’attendrissent devant un nombril proéminent, d’autres semblent plutôt inquiets de la prise de poids de la maman pendant la grossesse.
Une femme enceinte, c’est magnifique! C’est du moins ce que prétendent les livres, les publicités à la télévision et les histoires dans les romans. Au fil des semaines, la maman gagne en volupté. Ses courbes deviennent généreuses, pleines, rondes.

Malheureusement, les kilos additionnels ne se concentrent pas uniquement autour du nombril. Dans l’intimité, le surplus pondéral et les nouvelles rondeurs peuvent parfois gêner. Le regard des autres change. Si certains s’attendrissent devant un nombril proéminent, d’autres semblent plutôt inquiets de la prise de poids de la maman.

Chaque fois que je croise une femme portant la vie, je la trouve belle. Peu importe la taille de ses vêtements. Jamais je ne me suis passé la réflexion qu’un corps de femme enceinte pouvait être laid ou difforme.

Mais…

- Ton bébé, il est dans ton ventre ou dans tes fesses?

Voilà la très sérieuse et « très délicate » question que m’a posée ma fille de 4 ans qui trouve probablement que j’élargis du derrière autant que de la bedaine.

J’en ai ri pendant de longues minutes… Puis une fois seule, je me suis observée dans le miroir. J’aime ma bedaine. Chaque semaine, elle grossit, signe que le développement de bébé va bien. Ma poitrine est plus généreuse. Mais je dois admettre que ma grossesse se remarque même de dos. Ma taille s’est épaissie, j’ai deux poignées d’amour sur les hanches et des fesses qui ne semblent plus m’appartenir.

Je ne m’en fais pas. Dans quelques mois j’accoucherai et, dans la prochaine année, ce surpoids s’en ira. Je ne porte pas trop attention à tous ces changements. Il faut dire que j’ai trois princesses qui monopolisent mon temps et mes pensées. Mais en attendant, est-ce que j’aime mon corps?

Honnêtement? Non. Les plis de peau, les cuisses qui frottent l’une contre l’autre, la lourdeur ressentie… Mais c’est un petit prix à payer pour avoir le privilège de mettre mon bébé au monde. Disons que j’évite de me zieuter de dos dans un miroir.

Quand mon amoureux m’embrasse et me pince une fesse à pleine main, je souris en me disant que le plus cruel des regards sur ce corps en changement est assurément le mien. Après tout, s’il ne remarque pas toujours que j’ai fait couper mes cheveux, j’ai le loisir de croire qu’il n’a pas remarqué, contrairement à ma fille, que mes fesses ont grossi.

 

30 juillet 2015

Naître et grandir

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