Garde partagée, mais parent à 100%

Garde partagée, mais parent à 100%
Par Solène Bourque, Psychoéducatrice
La séparation exige une adaptation pour tous, adultes comme enfants. Solène Bourque, psychoéducatrice, décrit ses rituels pour se sentir maman à 100 %, malgré la garde partagée de ses enfants.

« Bonne nuit mon Petit Loup! Même lune, même soleil, mêmes étoiles. Hâte de te voir ma grande. T’es toujours là, dans mon cœur! » Ces petits mots font partie de ma vie de maman depuis 3 ans et demi. Soit depuis que le papa de mes enfants et moi sommes séparés.

Nous avons opté pour la garde partagée, dès le départ. Même si j’avais le cœur en miettes de devoir les quitter pour qu’ils vivent un petit bout de quotidien avec leur papa, je savais que, dans les circonstances, c’était le meilleur choix pour eux.

Tous ceux qui ont vécu une séparation savent que, peu importe les conditions dans lesquelles se déroule la séparation, c’est une adaptation pour tous, adultes comme enfants. Il faut retrouver ses repères et aussi se créer de nouveaux rituels pour bien vivre ces transitions et ces changements entre le mode « monoparental intense » de la semaine avec les enfants et le mode « solo-silence » de la semaine où ils sont chez l’autre parent.

Un de ces rituels a été de faire des vendredis soirs une soirée plus spéciale que les autres dans ma routine. La semaine où ils partent, j’ai pris l’habitude de me faire plaisir : inviter une amie à souper, me préparer un bain et un bon livre ou encore regarder un film ou une série que j’aime, pour mieux vivre leur départ. Et le vendredi où ils reviennent, on se fait une soirée cinéma maison, avec pop-corn et grosses doudous pour se coller et recharger nos « batteries affectives » après une semaine à être moins en contact.

Avec la collaboration du papa de mes enfants, je leur parle durant la semaine où ils sont avec lui. Courts appels vidéo ou téléphoniques juste pour se dire « Bonne nuit! Même lune, même soleil, mêmes étoiles! », une petite phrase rituelle qui nous fait bien comprendre que même si nous ne sommes pas sous le même toit, nous sommes tout de même sous le même soleil, la même lune et les mêmes étoiles, le jour, comme la nuit.

J’ai pris plaisir à leur écrire de petits mots que je laisse sous leur oreiller, ou collés dans un miroir et qu’ils découvrent avec plaisir à leur retour chez moi.

Mes enfants m’ont aussi offert un coussin coloré, avec lequel, de leur propre initiative, ils dorment durant la semaine où ils sont avec moi. Ils le laissent dans mon lit, avec leur odeur bien imprégnée, avant leur départ chez leur papa.

Chaque famille qui se sépare doit réapprendre à vivre autrement. Se créer de nouvelles petites habitudes de vie, des petits rituels qui font du bien! Ils peuvent être différents selon l’âge des enfants et les besoins de chacun.

Les nôtres, ces petits rituels, tissés au fil de notre nouvelle vie, ont permis que notre lien reste aussi fort et que mon cœur comprenne mieux que, même si je ne partage pas leur quotidien une semaine sur deux, je suis toujours leur maman à 100 %.

Pour savoir comment aider votre enfant à traverser cette épreuve, consultez le dossier L’enfant au coeur de la séparation.

 

Mise à jour le 24 mai 2023
Publiée originalement le 13 mars 2018
 

Naître et grandir

Photo : GettyImages/ljubaphoto

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