Faisons des enfants ouverts d'esprit

Faisons des enfants ouverts d'esprit
Des enfants en visite chez les voisins ont rapidement compris que le fils de Jean-François Quessy était différent. Récit d’une situation crève-cœur.

Mon garçon de 6 ans, qui a plusieurs problèmes de santé ainsi qu’une déficience intellectuelle, jouait bien tranquillement dans la cour arrière. Curieux comme il est, il n’a pas mis de temps à remarquer que des enfants, invités chez notre voisin, sautaient sur le trampoline, à quelques pas de notre clôture.

En voyant les deux têtes apparaître, disparaître, réapparaître et disparaître à nouveau, il s’est rapidement approché pour entrer en communication avec eux.

Puisqu’il a un retard sévère de langage, il utilise presque toujours le même moyen pour entrer en relation avec les autres : il regarde la personne qui l’intéresse, puis lui dit « Saluuuut », parfois à plusieurs reprises, avec son grand sourire de charmeur, en espérant que l’autre lui démontrera de l’intérêt et l’aidera à poursuivre.

Triste réaction des enfants

Immédiatement, les petits ont remarqué que mon fils était « différent » : sa démarche, son langage, sa presque-trop-grande-joie-de-les-voir, puis le fait qu’il répondait « oui » à toutes leurs questions.

Près de la porte-patio, j’assistais à la scène lorsqu’ils ont commencé à lui demander : « Est-ce que tu manges le pipi de ton chien? »

Il a continué en leur répondant « oui », une réponse qui a fait éclater de rire les enfants.

« Ouach! Il dit qu’il mange le pipi de son chien, il est DÉGUEULASSE!!! », disait la petite fille au garçon, dégoûtée.

On a un rôle à jouer en tant que parents

Habituellement, je serais allé voir les jeunes et je leur aurais donné quelques explications afin de les sensibiliser. Toutefois, ce matin-là, j’avais envie de concentrer mes énergies ailleurs (il y a des jours comme ça) et je me suis contenté d’un : « Hey! On arrête de l’achaler svp. »

Ils ont été saisis par ma grosse voix et ont immédiatement cessé.

Mais, « le bout » le plus important n’a pas été fait et je doute que ces enfants aient cheminé au point d’éviter de reproduire un tel comportement.

Vous comprendrez que je n’en veux pas à ces enfants. Ce sont sans doute des jeunes merveilleux, avec de bonnes valeurs. Il s’agissait peut-être d’un incident isolé.

Quoi qu’il en soit, cette scène m’a touché et m’a rappelé à quel point, en tant que parents, nous avons un rôle majeur à jouer afin de sensibiliser nos enfants à la différence. Non seulement il faut leur en parler, les éduquer, les amener à être curieux, ouverts aux autres, mais il faut surtout leur donner l’exemple et être des modèles.

Je ne veux pas que mon fils soit mis de côté à 6 ans, à 12 ans et lorsqu’il sera adulte.

Il mérite sa place, tout comme vous et moi.

Alors maintenant, avez-vous envie d’avoir une jasette avec vos enfants?

 

12 juin 2019

Naître et grandir

Photo : Jean-François Quessy

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