Faire comme papa

Faire comme papa
Je me disais que je ne voulais pas être un père essoufflé et que faire un peu d’exercice serait justement un bon exemple pour mes enfants.

« Fais ce que je te dis, pas ce que je fais. » Phrase que tout parent voudrait efficace. Mais, un vrai capitaine sait montrer l’exemple en se donnant sur la glace. Il ne dira jamais : « Faut foncer au filet les gars! », en restant dans son coin de patinoire à l’abri des coups d’épaules. S’il faisait ça, il se ferait arracher le « C » avant les séries!

Ça fait que, depuis la naissance de mon premier fils, je me suis remis à la course. Je n’ai pas mis de photo sur Facebook (je ne sais pas si ça compte quand même…), mais j’ai même fait des demi-marathons. Je me disais que je ne voulais pas être un père essoufflé et que faire un peu d’exercice serait justement un bon exemple pour mes enfants.

Cela dit, j’suis pas un père qui s’entraîne à fond. Mettons que je suis confortablement installé dans la moyenne. Celle qui est définie par des élans de passions sportives qui durent quelques semaines, pour après tomber dans ces si bons chips et ces rangées de biscuits Oreo... Mais, voilà qu’un élan vient de me frapper (ça donne des remords pareil les exagérations de Super Bowl) et j’ai recommencé l’entraînement, chez moi, dans mon sous-sol.

Il y a quelques jours, mon plus vieux est venu me dire bonne nuit pendant que je faisais un exercice avec un élastique. Il m’a regardé le temps que je finisse, assis dans les marches, silencieux, patient, observateur.

Ma petite éponge de 5 ans absorbait.

Le dimanche suivant, ce même petit garçon, celui qui trouve qu’on court bien trop en jouant au soccer, est venu me voir en me disant qu’il voulait faire des exercices. Je lui ai répondu : « Ben vas-y mon loup! », mais il voulait que j’y aille avec lui et que je mette le temps sur la tablette, comme je le fais pour moi.

Bref, il ne voulait pas juste faire de l’exercice, il voulait s’entraîner comme son papa. J’ai fini ma bouchée de déjeuner et je suis descendu avec lui. Il était motivé, plus que je le pensais. Et il était bon le p’tit maudit. Redressements assis, lunges, anneaux d’entraînement. Il m’a surpris; même si je lui proposais d’en faire moins pour le ménager, il ne voulait plus arrêter. Pendant que sa motivation à continuer l’effort faisait trembler son petit corps, c’était rendu moi l’observateur patient.

Son apprentissage, par l’exemple, avait été tellement rapide qu’il était presque tangible. Ça sentait fort l’efficacité, cette affaire-là!

Et sans vraiment qu’il le sache, il a eu le même effet sur moi que j’ai eu sur lui. Il m’a motivé. Pas juste motivé à aller dehors courir, et suer ma vie dans mon sous-sol. Il m’a motivé à faire mieux, de mon mieux du moins, dans tout.

Et qui sait, peut-être que de prêcher par l’exemple va quelques fois m’exempter de l’impatience de toujours répéter les consignes! (J’ai le droit de rêver!)

 

15 mars 2018

Naître et grandir

Photo : GettyImages/RichVintage

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