La faim affecte l’humeur dans certains cas, mais il est aussi possible de garder le contrôle sur notre sourire.Obélix chantait « Quand l’appétit va, tout va! ». Il exprimait une vérité, mais seulement une petite partie de la vérité. La faim affecte l’humeur dans certains cas, mais il est aussi possible de garder le contrôle sur notre sourire. Même pour votre enfant.
Vous avez sûrement déjà observé votre enfant devenir bougon lorsqu’il a faim, ou vous-même devenir irritable quand vous avez l’estomac dans les talons. Ça nous arrive tous!
Des chercheurs ont étudié cette question en plaçant des personnes dans différentes situations. Ils ont observé que la faim détériore l’humeur davantage quand les personnes sont dans une situation désagréable, par exemple coincées dans le trafic ou devant un problème informatique. Les personnes ont alors le réflexe de justifier leur mauvaise humeur par ce qui leur arrive de fâcheux.
Or, lorsque les personnes avaient mangé avant de se retrouver dans les mêmes situations désagréables, leur humeur était beaucoup moins affectée. Autre trouvaille très intéressante : si les personnes prenaient conscience qu’elles avaient faim, elles étaient aussi moins affectées par la situation.
Alors, que retient-on de tout ça? Tout d’abord que la faim en soi ne rend pas marabout. Elle y prédispose. La baisse de la glycémie et certaines hormones sécrétées quand on a faim affectent nos émotions. Et ces émotions ont tendance à dégénérer dans certaines situations. Les chercheurs ont identifié cet état émotionnel par le mot anglais « hangry ». Ce terme vient de la contraction des mots « hungry » (avoir faim) et « angry » (être en colère).
Trois conseils pour que la faim ait moins d’emprise
C’est bien beau à savoir, mais que fait-on pour prévenir les élans de mauvaise humeur? Les chercheurs donnent trois conseils que vous pouvez mettre en pratique avec votre enfant.
-
Soyez attentif à votre faim. Mangez quand vous avez faim, avant d’être affamé. Ayez des collations nourrissantes à portée de main pour vous et votre enfant. À la maison, c’est relativement simple et accessible : fruits frais, fromage, yogourt, muffin maison, crudités et houmous, etc. C’est aussi possible de planifier pour les moments hors de la maison. Par exemple, gardez des barres tendres, des fruits séchés et des sachets de compote dans la voiture ou dans votre sac lors de déplacements.
-
Si vous avez faim et que vous n’avez rien à manger dans l’immédiat, faites quelque chose que vous aimez faire. Par exemple, faites jouer de la musique que vous aimez; racontez des histoires ou des blagues avec votre enfant; faites un jeu; rappelez-vous de bons souvenirs, etc.
-
Le plus important, selon les chercheurs : reconnaissez que votre faim affecte votre humeur lorsque vous êtes irrité par une situation. Aidez votre enfant à le reconnaître également. S’il se fâche plus qu’à l’habitude quand vous lui dites non pour qu’il regarde la télévision, quand son grand ou petit frère le taquine, ou quand sa construction de blocs s’effondre, dites-lui calmement : « Est-ce que tu as faim mon chéri? Est-ce que ton ventre gargouille très fort? C’est peut-être pour cette raison que tu te fâches… »
Prendre conscience de son état est essentiel pour maîtriser ses réactions et pour trouver une solution. Une solution qui, comme pour Obélix, sera peut-être de manger!
Mise à jour le 28 novembre 2023
Publiée originalement le 30 août 2018
Photos : GettyImages/nilimage