Être parent... et bon professeur?

Être parent... et bon professeur?
Par Josée Bournival, Auteure, animatrice et blogueuse
Plusieurs parents se demandent s’ils en ont fait assez ce printemps quand les enfants devaient faire l’école à la maison. Josée Bournival témoigne.

À la fin du mois d’août, ma fille de six ans s’amusait à écrire des mots. C’était à la veille de sa rentrée scolaire en deuxième année et je trouvais l’exercice intéressant…

- Comment ça s’écrit un G, maman?

Je l’ai regardée, surprise de sa question.

- Tu sais comment écrire la lettre G, Blanche!

Elle a fait un charmant bec de canard.

- M’en souviens plus.

Je lui ai montré et sa mémoire est revenue. Pas d’inquiétude. Ma fille a la chance d’apprendre facilement. Elle n’éprouve pas de difficultés majeures. Je ne doute pas un instant qu’elle retrouvera ses aises au fil des jours dans sa classe.

J’ai quand même remis en doute l’enseignement que j’ai prodigué de mars à juin : est-ce que j’ai fait un bon travail? En ai-je fait assez? Ai-je misé sur l’essentiel? Peut-être que j’aurais dû insister davantage sur le temps passé à faire de la lecture. Cet été, on a vraiment décroché : toute la famille en avait grandement besoin.

On a trimé dur au printemps pour faire l’école à la maison à nos trois filles, pour exiger que les enfants suivent le programme proposé par leurs professeurs. On pouvait difficilement se comparer. Mes amis-parents avaient tous le même constat à la bouche : « je fais de mon possible entre le travail et l’école ».

Plusieurs m’ont écrit depuis le début du mois de septembre. Ils ont l’impression que les résultats de leurs enfants cet automne seront leur bulletin de parent-enseignant. Certains se sentent jugés devant les lacunes de leurs enfants, les résultats déjà navrants. Les autres parents en ont-ils fait plus qu’eux?

Je sais, il faut être indulgent envers soi-même. Il faut reconnaitre le caractère exceptionnel entourant la pandémie. Il faut regarder en avant. Rien ne sert de culpabiliser. N’empêche, je ne compte plus le nombre de courriels que vous m’avez écrit sur le sujet. Vous êtes stressés, épuisés et craintifs face à cet automne qui pourrait ressembler au printemps dernier.

Je vous serre dans mes bras. Ça ne donnera pas de A+ dans le bulletin de votre enfant, mais c’est une étoile dans votre cahier de parent.

 

29 septembre 2020

Naître et grandir

 

Photo : GettyImages/Lorado

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