L’été dernier, nous avons fait une sortie familiale dans un champ de lavande. C’était parfait! Jusqu’à ce que Blanche ait envie…
L’été dernier, nous avons fait une sortie familiale dans un champ de lavande. Le décor était magnifique; le temps, splendide; et l’odeur enivrante de la fleur mauve nous suivait à chaque pas. C’était parfait! Jusqu’à ce que Blanche ait envie…
À l’entrée du site, des toilettes chimiques avaient été installées pour les touristes. Je m’y suis donc dirigée avec ma fillette de deux-ans-presque-trois-hein-maman. J’avais à peine refermé la porte derrière nous que ma poulette s’est mise à crier. Jamais je n’ai été capable de l’apaiser. Elle criait tellement que je suis ressortie avec ma poulinette dans les bras, en crise.
Envolé le désir de se vider la vessie! Fini le projet de se rendre aux toilettes! Kapout le passage aux toilettes publiques. Remarquez, je la comprends. Moi-même je déteste ce lieu clos qui pue.
J’ai demandé la permission d’utiliser une toilette plus « conventionnelle ». Les « belles toilettes », comme les surnomme à présent Blanche.
Dans les jours et même les semaines qui ont suivi, chaque fois que nous quittions la maison, ma fille nous demandait s’il y avait des toilettes à l’endroit qu’on s’apprêtait à visiter. La pauvre a été traumatisée! Elle a raconté à tout notre entourage qu’elle a visité une toilette carrée avec de l’eau bleue et du caca. Lorsqu’on mentionne le champ de lavande, elle parle automatiquement de toilette.
Encore aujourd’hui, elle a besoin de se faire rassurer et redoute d’avoir envie de pipi dans un lieu public. Le bruit des chasses d’eau l’effraie.
Ça ne nous restreint pas dans nos choix de sortie, mais j’avoue que j’ai toujours le cœur serré quand elle demande invariablement : « Est-ce qu’il y a des toilettes? » J’espère que cette peur la quittera progressivement.
3 novembre 2016
Photos : iStock.com/baona et Sylvie Bouchard