Épicerie diabolique!

Épicerie diabolique!

Je déambule dans les allées d’une belle petite épicerie. Seule! Aucun enfant à surveiller. On est samedi matin, mon homme bricole dans le nord, ma petite imite un champignon magique dans son cours de théâtre pendant que son grand frère combat 2 extraterrestres et 12 martiens chez un ami. (Je pensais que c’était la même chose, mais il m’a expliqué que : « Ben là, maman! Les extraterrestres c’est une autre race plus forte avec plus de dents et de lasers. Sont "full" durs à battre ».)

Donc, grosse matinée pour mes petits, grasse matinée pour ma grande ado qui roupille en paix dans notre doux foyer et grand bonheur pour moi. Je tripe au royaume des fruits, des légumes, des conserves et autres merveilles culinaires, dont je peux dévorer les étiquettes sans jouer les mères aux aguets.

« Bonjour madame! Vous voulez goûter à notre délicieux jambon maison bio sans nitrites au sel marin et herbes fraîches de chez prout-prout? » Pourquoi pas. J’ai le temps et je meurs de faim. J’enchaîne ensuite avec la petite mousse aux framboises, puis un petit fromage d’ici, une gorgée d’huile d’olive d’Italie (ouach!), 3 bouchées de pain pour absorber le tout, retour à la mousse pour enlever le mal de coeur après un détour aux chips au fromage. Bref, 20 minutes plus tard, je suis obèse et mon chariot aussi puisqu’il est rempli d’aliments dont je n’ai absolument pas besoin.

Le temps file. Il est temps de récupérer les enfants. J’accélère le pas jusqu’aux caisses situées juste après la section boulangerie/pâtisserie.

A-u s-e-c-o-u-r-s. 

Pendant que mon oeil droit dévore la vitrine de gâteaux multicolores, mon oeil gauche tente désespérément de trouver le chemin des caisses. En vain. Je ne suis pas un caméléon. Ma raison se fendille en mille désirs sucrés. Je ralentis pour mieux saliver. En voyant les Saint-Honorés dodus qui me narguent, je m’arrête subitement pour cause de mémoire qui se rembobine. Je me revois à 5 ans. Ma mère, sourire aux lèvres, enfourne un chou à la crème dans ma bouche grande ouverte. Hier, c’était le paradis. Aujourd’hui, c’est l’enfer! Vade retro satana! Je résiste et file aux caisses.

Aucune de libre. Incapable d’attendre, je retourne à la case DESSERT sans passer par la case RAISONNABLE. Une fois n’est pas coutume.

J’aurai pu en prendre seulement pour les enfants et grignoter leurs miettes, comme il m’arrive parfois de le faire, mais là, souvenir d’enfance oblige, j’ai eu tellement peur qu’ils mangent tout, que j’en ai acheté un pour moi toute seule!

Mes petits coquins ont dévoré les choux et la crème sans toucher aux bases. Comme je ne les oblige plus depuis longtemps à finir leur assiette et que je n’aime pas gaspiller la nourriture, j’ai tout mangé!

C’est la dernière fois que je fais mes courses le ventre vide.

 

20 avril 2012

Naître et grandir

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