Déjà, je savais que le parcours scolaire de mon garçon serait différent. Quand on ne gravite pas autour du milieu de l’éducation, l’entrée à l’école est aussi déstabilisante pour nous que pour notre enfant.
Quel parent ne se souvient pas des émotions qui l’ont envahi lors de l’entrée à la maternelle de son premier enfant. Un mélange d’inquiétudes, de fébrilité, d’impuissance, de fierté, de joie et de peine. C’est un premier pas vers l’autonomie, le début d’une grande aventure!
Je me rappelle encore à quel point j’avais préparé ce moment avec mon garçon, d’autant plus que lors de son passage en prématernelle, les éducatrices avaient observé des comportements dérangeants, une impulsivité plus grande que les autres enfants et une attention perturbée par tout ce qui l’entourait. Avec le recul, ce fut une vraie chance d’avoir ces personnes pour nous mettre la puce à l’oreille, ce qui nous a menés rapidement en évaluation et vers un diagnostic : trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) impulsivité et anxiété. S’est ajouté plus tard le trouble d’opposition avec provocation (TOP).
Déjà, je savais que le parcours scolaire de mon garçon serait différent. Quand on ne gravite pas autour du milieu de l’éducation, l’entrée à l’école est aussi déstabilisante pour nous que pour notre enfant. Les références sont loin et dans ce cas-ci, je n’en avais pas du tout.
Alors que je n’avais que des souvenirs exceptionnels de l’ensemble de mon parcours scolaire, je vivais autre chose à travers mon fils : les communications, les rencontres, les conséquences, les commentaires, les retraits. Même le transport scolaire était source de stress… Les billets jaunes s’accumulaient rapidement. Heureusement, le personnel avait à cœur son intégration et en bas âge, on peut mettre rapidement en place des moyens pour travailler leurs habiletés sociales.
Ce que j’ai appris
Son diagnostic lui a permis d’avoir accès aux services d’une éducatrice spécialisée pour l’accompagner dans ses défis quotidiens, car un enfant aux besoins particuliers est plus vulnérable, mais nous sommes aussi vulnérables en tant que parents. Je ne savais pas ce que je pouvais demander, à quel service mon enfant avait accès et surtout, je ne savais pas comment le préparer, lui; et j’étais loin de penser que je devais me préparer, moi. À cet effet, les groupes extérieurs de soutien, comme PANDA (parents aptes à négocier avec le déficit d’attention), sont fantastiques.
M’impliquer activement auprès du comité de parents bénévoles et au sein du conseil d’établissement fut une autre façon de me familiariser avec le fonctionnement de l’école. C’est rassurant.
Il est aussi possible de demander une rencontre avec la direction avant la fin des classes pour présenter la situation de votre enfant. Ainsi, lors de son entrée à l’automne, le personnel portera déjà une attention particulière.
J’ai aussi appris à me faire confiance avec le temps. Je ne suis peut-être pas experte en éducation, mais je suis la mère de mon fils et je le connais mieux que quiconque. Cette fonction de parent me donne le droit de poser toutes les questions sur les situations qui me préoccupent, de faire partie des décisions qui concernent mon enfant et des mesures prises pour l’accompagner dans son parcours atypique.
Quand ils sont petits, on ne les imagine pas avoir de la difficulté à s’intégrer, à apprendre… Et quand ça arrive, ça nous rentre dedans et un deuil est à faire. Chaque jour et chaque année qui passent sont remplis de défis. Si les services battent de l’aile, vous, vous êtes là pour lui en donner.
5 mai 2017
Photo : GettyImages/LuminaStock