L'école de quartier, par choix!

L'école de quartier, par choix!
Par Solène Bourque, Psychoéducatrice
Ils étaient encore tout-petits et c’était déjà décidé : nos enfants feraient leur entrée dans le monde scolaire à l’école de quartier. Voici pourquoi.

J’habite un quartier de Montréal avec ma petite famille. Un choix pratique : l’accès au transport en commun, aux commerces de proximité, mais aussi un choix de cœur parce que nous avons de superbes espaces verts qui longent le fleuve. De plus, notre quartier regorge d’expériences enrichissantes au point de vue humain pour mes enfants.

Alors qu’ils étaient tout-petits, nous avions déjà décidé que ce serait à l’école de quartier qu’ils feraient leurs premiers pas dans le monde scolaire, même si d’autres options s’offraient à nous. Comme parent, je voulais que mes enfants apprennent à l’école, bien sûr, mais notre choix était davantage motivé par la simplicité. Que l’école soit tout près de notre maison. Que mes mousses puissent croiser des amis de l’école au parc ou en jouant dans la ruelle. Qu’ils soient dans un milieu qu’ils connaissent. Qu’ils évitent le transport en auto ou en autobus à faire matin et soir, nous permettant de gagner du même coup 1 h 30 de temps en famille par jour. Cela n’aurait pas été possible pour nous s’ils avaient fréquenté une école « à vocation particulière ».

Fréquenter une école défavorisée

Mes deux enfants ont donc fréquenté l’école au coin de la rue, la 2e plus défavorisée du quartier, tout leur primaire. Et ça s’est passé de façon très positive. Oui, comme cela arrive dans bien des écoles, ils ont vécu des situations difficiles : conflits, intimidation, par exemple, mais les professeurs et les intervenants ont bien pris les choses en main. En fait, ça m’a beaucoup rassurée de constater que cette école avait accès à beaucoup de ressources (psychoéducatrice, éducateur spécialisé, orthopédagogue, etc.). De bonnes conditions, je crois, pour permettre à tous les enfants d’avoir accès à un enseignement stimulant, mais également d’intervenir rapidement sur les petits et grands défis du quotidien à l’école.

J’ai d’ailleurs constaté que la plupart des enseignants y travaillent depuis fort longtemps, par choix. Parce qu’ils disent aimer profondément enseigner à ces classes où se côtoient des réalités différentes, mais où il s’y développe également beaucoup d’entraide et de souci de l’autre. Chaque école a ses avantages, et c’est tout aussi vrai pour les enseignants et les intervenants que pour les enfants.

Une des belles surprises que j’ai eue est l’accès de leur école au programme de soutien Une école montréalaise pour tous qui leur a permis de vivre des expériences fabuleuses : des ateliers avec un artiste pour produire une murale sur les murs extérieurs de l’école; un projet avec le Musée des Beaux-Arts de Montréal; un autre avec Sing Montreal Chante. J’avais déjà entendu parler de ce programme comme intervenante dans le réseau de l’éducation, mais de voir concrètement tout ce qu’il pouvait offrir comme occasion d’apprentissages et d’ouverture sur le monde à mes enfants a été une expérience riche en émotions!

Le vernissage des masques réalisés par les enfants au Musée des Beaux-Arts fait d’ailleurs partie des très beaux souvenirs d’école de mon petit dernier! Et c’est avec beaucoup de nostalgie que j’ai vu mes enfants quitter cette chouette école de quartier à la fin de leur primaire.

 

Mise à jour le 24 mai 2023
Publiée originalement le 3 mars 2017
 

Naître et grandir

Photo : GettyImages/FatCamera

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