École: quand un enfant ne réussit pas aussi bien que son frère ou sa soeur

École: quand un enfant ne réussit pas aussi bien que son frère ou sa soeur
Par Solène Bourque, Psychoéducatrice
Solène Bourque se remémore une cérémonie de fin d’année scolaire où, encore une fois, sa fille a reçu une pluie d’honneurs, mais son fils, rien.

« J’ai travaillé fort maman, je le mérite aussi! » C’est cette phrase brise-coeur que mon Petit Loup m’a dite entre deux sanglots après une cérémonie de remise de certificats de mérite à l’école, il y a quelques années. Une cérémonie où, encore une fois, sa soeur avait reçu une pluie d’honneurs, et lui, rien.

Comment lui expliquer que j’étais fière de lui? Comment lui faire comprendre que oui, il avait fait de gros efforts et qu’il méritait aussi des félicitations? Rien de ce que je disais ne semblait le consoler.

Ce soir-là, en arrivant chez moi, je me suis assise à l’ordinateur et j’ai fait un diplôme de persévérance à fiston. Parce qu’il avait raison. Sa soeur étudiait et réussissait sans difficulté. Lui avait plus de mal à avoir de bonnes dictées et, malgré ses belles réussites dans d’autres matières, il était reparti de l’école les mains vides alors que sa soeur avait eu trois certificats d’excellence.

Ce diplôme symbolique me permettait à la fois d’apaiser la peine de mon Petit Loup et d’exprimer ma fierté envers sa sœur. Elle aussi méritait qu’on souligne ses efforts sans avoir peur de faire de la peine à son frère.

C’est en effet toujours délicat quand on a des enfants qui ont des résultats différents. Comment éviter de les comparer entre eux? Comment être sensible à la réaction de notre enfant qui constate qu’on se réjouit d’une note moyenne alors qu’il connaît l’excellente note de sa sœur ou de son frère? Et même lorsqu’on a un seul enfant, comment souligner tous les efforts qu’il fait à l’école, peu importe ses notes, tout en l’aidant à bien évaluer ses forces et ses défis?

J’ai toujours souhaité que mes enfants se perçoivent de façon réaliste, pas idéalisée. Ma grande a une facilité en français digne de mention. Fiston est un artiste né. Il est souvent arrivé à ma fille de comparer ses dessins à ceux de son frère, 2 ans plus jeune qu’elle, en disant que son dessin n’était pas beau.

Au lieu de lui dire que son dessin était magnifique et qu’on allait l’encadrer sur-le-champ, je lui demandais pourquoi elle ne le trouvait pas beau et ce qu’elle pourrait faire pour l’améliorer. Et surtout, je lui demandais dans quoi elle se trouvait vraiment bonne. Les étoiles revenaient instantanément dans ses yeux en me parlant de ses talents en écriture et de sa capacité d’aider les autres.

Fiston, de son côté, reconnait depuis toujours ses forces en arts et en musique. Il a d’ailleurs participé à des projets artistiques fabuleux dont j’ai déjà parlé dans un autre billet sur l’école de quartier de mes enfants. Mais il est également conscient que le français est plus difficile pour lui.

Cette année, c’est fiston qui est invité au Gala méritas de son école! Et je pense que sa soeur est encore plus fière que lui! Parce qu’il a compris en grandissant que la vraie reconnaissance de ce qu’il est, de ses forces et de ses défis ne passe pas par un certificat ou une médaille. La reconnaissance passe dans la fierté d’avoir fait de son mieux.

« Tu as fait de ton mieux, et je suis fière de toi! », voilà ce que nos enfants devraient entendre en cette fin d’année qui s’en vient. Et s’il y a eu des moments plus difficiles où ils n’ont pas été capables de faire de leur mieux, on tente de trouver la cause et on s’assure qu’ils ont le soutien, à la maison, comme à l’école, pour continuer de progresser et d’apprendre dans le plaisir!

 

Mise à jour le 29 mai 2023
Publiée originalement le 29 mai 2018
 

Naître et grandir

Photo : GettyImages/GlobalStock

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