Du temps pour soi

Du temps pour soi
Par Josée Bournival, Auteure, animatrice et blogueuse
Les enfants ont repris le chemin de l’école et de la garderie. La maison est silencieuse. Josée Bournival a soudainement un peu plus de temps pour soi.

Je suis assise devant mon clavier d’ordinateur. Chaque fois que j’écris un mot, on dirait que le bruit des touches est trop fort. La maison est tranquille.

Il me semble que c’est la première fois depuis des siècles. Les enfants ont repris le chemin de l’école et de la garderie. J’ai du temps pour moi. Mais on dirait que je ne sais pas trop quoi en faire…

Travailler? Bien sûr. J’ai un roman en chantier qui ne demande qu’à être complété. Mais j’ai perdu l’habitude d’écrire de nombreuses heures d’affilée. On dirait que, comme ça a été le cas depuis mars dernier, j’attends toujours qu’un des enfants crie mon nom ou qu’une chicane éclate pour intervenir. Je suis distraite.

Pratiquer un passe-temps? Bonne idée! J’adore la couture et j’ai de beaux tissus, parfaits pour les journées fraîches d’automne à venir. Il y en a un sur le thème de l’espace qui ferait un très bel ensemble molletonné pour mon fils. Un autre que Blanche a « réservé » pour un pyjama, « une jaquette » qu’elle a précisé. Je pourrais tracer le patron aujourd’hui… Un tissu pour moi? Hum… je couds surtout pour les enfants.

Relaxer ou ne rien faire? Ha ha ha! J’ai quatre enfants. Il y a toujours quelque chose à faire. Quand ce n’est pas le panier à linge sale qui déborde, c’est le comptoir qui est plein de chaudrons. Un trou à réparer sur le jeans préféré de ma fille. Des blocs de construction à ramasser. L’épicerie… Relaxer est synonyme de m’infuser une tisane avant de faire la vaisselle.

Je n’ai jamais eu un grand talent pour prendre du temps pour moi depuis la naissance de mon aînée. J’assume mon échec en ce sens. Parce que ça me manque. Parce que je sais que je ne suis pas équilibrée. Parce que j’en retire aussi de la frustration à l’occasion. Mais je trouve difficile, encore aujourd’hui même s’ils grandissent, de ne pas toujours les mettre en priorité.

Comment fait-on pour renverser la vapeur? On appelle une amie et on s’assoit pendant la conversation au lieu de ramasser les bas qui traînent sur le plancher ou d’éplucher des carottes pour les lunchs? On s’embarre dans la salle de bain et on fait semblant de ne pas y être pour profiter d’un bain chaud de 10 minutes?

J’ai recommencé à m’entraîner pendant le grand confinement. À la maison, évidemment. Même si mon fils participe à mes séances et que les filles viennent constamment me poser des questions auxquelles je réponds le souffle court… je peux considérer que je prends du temps pour moi?

 

8 septembre 2020

Naître et grandir

 

Photo : GettyImages/fizkes

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