Docteure maman et ses 3 clowns

Docteure maman et ses 3 clowns

Je déteste les maladies en général et celles de mes enfants en particulier.

Quand j’ai accouché de mon premier bébé, je me précipitais aux urgences à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, avec ou sans mon manteau (l’hiver vaut mieux éviter). Au deuxième, j’appelais Info-Santé, assise dans mon sofa avec mon manteau sur le dos (vaut mieux éviter aussi). Aujourd’hui, je ne vais nulle part et je n’appelle personne, sauf en cas d’infection ou d’extrême urgence quand j’ai vraiment épuisé toutes mes ressources. Sauf exception, je ne perds plus mon temps avec les petites maladies. J’ai atteint un degré de zénitude extrême qui m’a permis de développer une ARME ULTIME qui rend mes enfants heureux quels que soit leurs maux.

Comment? En complétant chaque prescription médicale par un remède de mon cru que j’appelle : le petit grain de folie.

La semaine dernière mes deux petits ont attrapé une conjonctivite la même journée. Le pharmacien leur a prescrit des gouttes et moi… des lunettes de soleil multicolores. Ils étaient heureux comme des rois assis au souper ou devant la télé, avec leurs lunettes de vedette. (Ça m’a aussi épargné la vue de leurs yeux gonflés de pus et injectés de sang. J’avoue.) Du coup, cet épisode m’a rappelé toutes les niaiseries que ma famille et moi avons pu inventer, ces dernières années, pour transformer le mauvais côté de la maladie en bon côté. En voici quelques-unes :

Contre la séborrhée de la tête, on couvre les cheveux avec une perruque ou un chapeau rigolo. Le bébé s’en fiche complètement, mais ça cache bien les vilaines croûtes et ça fait rigoler sa famille. Si en plus, il a tendance à se griffer le visage avec ses ongles, on lui enfile de fausses mains, si possible assorties avec sa perruque (voir photo). Pour les plus vieux, ça marche aussi pour les poux. Par contre, évitez de sortir votre enfant à l’extérieur. Tout le monde n’est pas prêt psychologiquement à voir surgir un grain de folie en plein jour (il y a un seul soir prévu pour ça dans le calendrier des gens normaux, c’est celui de l’Halloween).


Contre les coupures, ampoules et autres minibobos, on achète des pansements Spider-Man ou Princesse Gnan Gnan. Si on trouve ça trop cher, on les dessine nous-mêmes sur des pansements bon marché. Ça développe la créativité, mais malheureusement cela entraîne un effet secondaire extrêmement puissant appelé le syndrome du bobo imaginaire : tout le monde (incluant vous, Super Nounours et le chat du voisin) a besoin d’un pansement.

Contre les éruptions cutanées, on transforme les boutons en jolies fleurs, en comètes ou en roues d’autos. Effet secondaire possible : un goût prononcé pour les tatouages vers l’âge de 4 ans!

Contre les murs vides d’une chambre d’hôpital impersonnelle dans laquelle on essaie de guérir notre enfant, on y colle des dessins magiques. Pour lui décocher un sourire à son réveil et lui changer les idées, il n’y a pas mieux.

Bref! Combattons les maladies avec des petits grains de folie, ça rend nos enfants heureux en plus de nous faire du bien à nous par la même occasion. 

 

7 mars 2011

Naître et grandir

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