Dis-moi ce que tu fais, je te dirai qui tu es

Dis-moi ce que tu fais, je te dirai qui tu es

Je cherche désespérément à réunir deux bas identiques perdus dans la grosse montagne de chaussettes juchée sur mon lit. Je fouille, j’examine, je crie : « Jolies princesses où êtes-vous? » Sans succès. Je décide donc de marier sur-le-champ une chaussette rose à paillettes avec une noire version Spider-Man. Mon fils se précipite sur moi en criant : « Argh! Ça va pas, maman! Arrête! » Je lui balance 36 chaussettes sur la tête et on s’offre une MÉGA bataille sur mon lit, ponctuée d’éclats de rire à nous décoller la rate.
Je suis une maman qui cultive les petits grains de folie.

Je ramasse, lave, plie, range tout ce qui traîne dans la maison. Je joue de l’aspirateur pour effrayer les poussières immortelles qui cherchent à me détruire psychologiquement en réapparaissant 3 heures après ma soi-disant opération de destruction massive.
Je suis Blanche-Neige dans sa période pré-Prince-Charmant quand elle récurait la maison des 7 nains (une chance, chez moi, il n’y en a que 3).

J’empile des recettes dans un beau grand classeur. Je répète à voix haute les 4 groupes alimentaires pour voir si tout le monde est présent dans la boîte à lunch de mes enfants. Je fais ça 3 jours de suite. Le 4e, j’oublie les protéines et le calcium. Le 5e, le service de garde m’écrit que le thon, les noix, les oeufs sont interdits et que le chocolat, le jus de fruits, les gâteaux ne sont pas recommandés comme collation et que ce serait important de ne pas oublier les ustensiles. Je suis tellement bouleversée que j’avale 6 bonbons et un paquet de chips entier à moi toute seule.
Je suis Josée Di Stasio, Bree Van de Kamp et soeur Angèle réunies, 3 jours par semaine (le reste du temps, je fais relâche).

Je répète 25 fois la même chose : fais ceci, fais cela. Dis ceci, pas cela. Dépêche-toi, range ta chambre, dis merci, bonjour, s’il vous plaît. Reste ici, va là-bas. Embrasse-moi, écoute-moi, réponds-moi, parle-moi, tais-toi!
Je radote (et je suis complètement incohérente).

Le soir, quand je suis trop fatiguée pour lire des histoires à mes petits, je me couche près d’eux et je leur dis : « Ce soir, c’est votre tour de m’en raconter une. » Je les écoute jongler avec les mots jusqu’à ce qu’ils craquent et me disent : « Allez à toi maintenant. » Je cède presque toujours (si je ne suis pas déjà en train de dormir). Les yeux fermés, j’invente des lieux, des personnages et des histoires incroyables pendant qu’ils m’écoutent les deux yeux grands ouverts.
Je suis une jongleuse de mots (et une ronfleuse hors pair).

Mais dans tout ce que je fais, ce qui compte le plus pour mes enfants, c’est surtout ce que je suis...
Leur maman à eux. Rien qu’à eux.

 

30 octobre 2010

Naître et grandir

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