Devenir parent en temps de crise

Devenir parent en temps de crise
Par Josée Bournival, Auteure, animatrice et blogueuse
Josée Bournival se souvient du stress vécu à la naissance prématurée de sa fille et souhaite apporter tout son soutien et sa tendresse aux parents qui sont sur le point d’accueillir un bébé dans un tourbillon d’un tout autre genre.

Il y a onze ans, je donnais naissance à mon aînée, Clémentine. Je devenais mère. Ça a été pour moi une période très stressante : mon bébé est arrivé un mois et demi d’avance, par césarienne d’urgence parce que je faisais une hémorragie. Chaque naissance est unique.

Onze années se sont écoulées… Aujourd’hui, j’ai une formidable préado, vive et déterminée, à qui je prends plaisir à raconter sa venue au monde. Elle est née à son image : comme un feu d’artifice imprévu. Elle a poussé son premier cri, alors qu’elle était encore à moitié dans mon ventre, ce qui a fait pouffer de rire tout le personnel médical présent. « Cette enfant-là ne se laissera jamais marcher sur les pieds », m’avait dit le médecin. Et il avait raison…

Cela m’amène à penser aux parents qui accueillent un nouveau-né en ce moment. Des circonstances exceptionnelles qui déstabilisent. Une crise sur laquelle on a bien peu de contrôle. Honnêtement, je suis heureuse de ne pas être enceinte cette année et j’envoie une grande vague d’affection aux nouveaux et futurs parents.

Je pense aussi à ces grands-parents qui attendaient impatiemment de prendre le nouveau membre de la famille dans leurs bras et qui doivent se contenter de photos ou de conférences vidéo. J’imagine votre impatience.

J’ai envie d’offrir beaucoup de tendresse et de réconfort aux nouvelles mamans qui se sentent isolées. Car même en temps normal, dans les mois qui suivent un accouchement, plusieurs se sentent mises de côté, s’ennuient de leurs contacts sociaux, souffrent de solitude ou de baby blues.

Je donne une grande tape dans le dos à tous les conjoints et conjointes qui sont présentement le seul soutien disponible pour les relevailles de la maman. Je vous imagine la barbe (ou les jambes) hirsute, les yeux cernés, mais le cœur gonflé d’un nouvel amour. Ne lâchez pas!

Et j’ose espérer que dans ce grand chaos planétaire, l’arrivée de bébé est quand même douce. Comme une promesse des jours meilleurs qui sont à venir. Comme une preuve que la vie - celle qu’on aime et qu’on trouve belle - continue.

Si, présentement, tout est noir et négatif, c’est normal. Il y a onze ans, je ne pouvais pas parler de la naissance de ma Clémentine positivement. Mais aujourd’hui, j’en retiens l’essentiel : j’ai une fille, vivante. Avec les années qui passent, le reste fait d’intéressantes histoires à raconter…

 

6 mai 2020

Naître et grandir

 

Photos : Josée Bournival

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