Des oeufs libres

Des oeufs libres

J’ai un oeuf dans la tête depuis quelques jours. J’y pense le matin en me levant et le soir en me couchant. Je vous explique. Cet été, mes enfants ont passé une semaine dans une ferme remplie de poneys, de cochons, de lapins, de hamsters et de poules. De belles grosses poules qui, matin après matin, pondaient de bons gros œufs bien frais. « Un enfant, un œuf! » m’a expliqué la propriétaire en me faisant faire le tour de son domaine. Tous les jours, les enfants devaient aller chercher un oeuf dans le poulailler qu’on identifiait ensuite à leur nom et qu’ils pouvaient ramener à la maison.

J’ai trouvé ça tellement génial et tellement loin de la réalité de mes enfants que je les ai inscrits sur le champ à ce camp de jour! Le reste du temps, à part la leçon de poney qui était encadrée et animée, les enfants étaient libres de faire ce qu’ils voulaient, sous la supervision d’un adulte évidemment.  Libres de jouer 2 heures avec le même lapin, de se baigner 5 minutes dans la piscine pour filer ensuite brosser un poney, nourrir un hamster, s’ennuyer 3 minutes, écraser 3 fourmis, faire un petit tour de vélo ou retourner à la chasse aux vrais oeufs. « Il y a des parents que ça inquiète, mais les enfants sont heureux ici, vous savez. Faut pas vous énervez avec ça. » J’étais beaucoup trop ravie pour être inquiète ou énervée.

En fait, ce qui m’énerve surtout aujourd’hui, c’est d’être déjà repartie sur les rails d’une année gérée par un calendrier familial bien orchestré qui laisse peu de place à liberté de ne rien faire... à moins de le planifier! J’ai réalisé ça hier, en voulant ranger la boîte de 18 oeufs que je venais d’acheter. J’en avais déjà une boîte pleine dans le frigo plus une autre contenant 6 oeufs qui dormaient sur le comptoir! « Pourquoi, t’en achètes autant? Tu te lances dans le trafic d’oeufs? » m’a lancé mon homme, amusé. En plus, je privilégie les boîtes sur lesquelles sont écrits Poules en liberté. Aucune idée si ça change quelque chose côté nutritif, mais ils sont bruns comme ceux que les enfants ramenaient cet été et ça nous rappelle de bons souvenirs. En attendant, va falloir que je me trouve des recettes si je ne veux pas jeter le fruit de poules libres dans le fond de ma poubelle.

 

15 septembre 2012

Naître et grandir

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