Dès que j’aperçois le cellulaire-jouet, je m’en empare. Voilà le joujou qu’il me faut! Vraiment? Après quelques secondes d’excitation, je repose la boîte.
Je suis dans un magasin de jouets. Devant moi, des articles multicolores remplissent les tablettes. Je suis vaguement tentée par le trousseau de clés en plastique. Il me permettrait peut-être d’éviter la douche de bave que Léonard réserve au mien s’il a le malheur de lui tomber entre les mains. Dès que j’aperçois le cellulaire-jouet, je m’en empare. Voilà le joujou qu’il me faut!
Vraiment?
Après quelques secondes d’excitation, je repose la boîte à l’endroit où je l’ai prise. Je ne sais que trop bien que ces imitations d’articles ne capteront l’attention de mon bébé que quelques secondes. Ensuite, fiston flairera l’arnaque et s’en désintéressera. Mon fils aime « les vraies affaires ». Après 4 enfants, il me semble que j’aurais dû comprendre ça, non?
Chacun de mes enfants a fouillé avec bonheur dans mon armoire de plats en plastique et joué de la batterie sur une casserole renversée avec une cuillère de bois. Tous ont préféré avoir accès aux objets manipulés par leurs parents plutôt qu’aux jouets achetés spécifiquement pour eux.
Je ne sais pas exactement d’où vient cette fascination pour autre chose que leurs bébelles. Peut-être à la notion d’interdit?
Alors que les joujoux pour enfants sont colorés, sécuritaires avec leurs coins arrondis et souvent en matière souple; ce que mes petits souhaitent découvrir représente toujours un certain danger. J’ai toujours eu peur, par exemple, qu’un de mes bébés se crève un œil avec le bout de la cuillère de bois.
Léonard a donc accès aux objets de notre quotidien. Puisqu’il ne se déplace pas encore seul, je garde un certain contrôle. Pour l’instant! Son objet préféré? La télécommande du salon qu’il manipule avec fierté et enthousiasme au grand dam de ses sœurs qui voient à l’occasion leurs dessins animés interrompus par l’action de leur frérot.
4 juillet 2016
Photo : collection personnelle, Josée Bournival