Changer de maison

Changer de maison

Il y a plusieurs années, j’ai dû déménager parce que les nouveaux propriétaires de mon immeuble avaient décidé de s’installer dans le mien. Loi oblige, il avait fallu que je plie bagage, non sans verser quelques larmes. J’adorais cet endroit où j’habitais seule avec ma petite fille.

Sa chambre était petite, mais elle l’adorait à cause de la petite porte intérieure qui s’ouvrait sous l’escalier qui montait chez le voisin. Entourée de gros coussins moelleux, elle s’y installait pour lire, s’inventer mille et une histoires, couper les cheveux de ses poupées, manger des bonbons en cachette ou colorier les murs. Une fois l’appartement vidé et nettoyé, c’est là que je l’ai trouvée. En larmes, dans sa cachette adorée. Je l’ai serrée dans mes bras et l’ai consolée du mieux que j’ai pu.

Je lui ai dit que, parfois, la vie était comme ça. Imprévisible et surprenante. Mais que mon petit doigt me disait que sa prochaine chambre serait encore plus jolie que celle-ci. Que pouvais-je dire de plus?

Sa tristesse a disparu dès qu’elle l’a découverte. Plus grande. Plus lumineuse. Avec une vue sur un petit jardin. Elle a surtout souri en apercevant ses toutous préférés sur son lit en train de faire semblant de lire un livre. Sa bibliothèque était là, remplie d’albums et de jouets. Tout était pareil, tout en étant différent. (J’avais préparé sa chambre pendant qu’elle était chez son père.). Je crois que c’est ce petit bout de connu qui lui a permis d’apprivoiser son nouvel environnement.

J’ai gardé son sourire bien au chaud dans ma mémoire et, depuis, chaque fois qu’un événement bouleverse sa vie ou celle de son frère ou de sa petite soeur (naissance, déménagement, départ, voyage, maladie, etc.), je m’arrange toujours pour leur expliquer brièvement ce qui changera et surtout ce qui ne changera pas. Je les rassure en conservant certains de leurs repères. Aussi petits soient-ils (un toutou, un rituel entre nous, une blague qui les fait rire, etc.). Comme une bouée de sauvetage à laquelle ils peuvent s’accrocher pour les aider à traverser la tempête.

Les enfants n’aiment pas le changement, comme bien des adultes d’ailleurs, mais la vie est ainsi faite qu’elle nous y contraint inévitablement. Alors autant leur apprendre à rebondir dessus! 

 

27 avril 2013

Naître et grandir

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