Pourquoi la cour arrière n’est pas vue comme le prolongement de la maison? Pourquoi demande-t-elle plus de surveillance ou crée-t-elle des peurs?
Les enfants enfilent leur manteau le sourire aux lèvres. Même Léonard montre la porte de la maison avec des cris de joie. L’arrivée des beaux jours est synonyme de jeux à l’extérieur, au grand bonheur de tous!
Moi la première, je suis heureuse de mettre le nez dehors. Les cris des enfants y sont plus tolérables, nous avons de l’espace pour bouger et les activités se diversifient.
- Est-ce que je peux aller à vélo?
Ma grande fille adore les promenades à bicyclette. Elle vient d’avoir 8 ans. Elle est grande, mais je n’ose pas encore la laisser partir seule. Elle ne regarde pas toujours avant de traverser la rue pour revenir sur ses pas. Et certains automobilistes roulent trop rapidement à mon goût sur notre petite rue résidentielle.
- On ira ensemble, plus tard.
Elle est déçue, mais je reste inflexible. Ça m’inquiète trop de lui offrir ce privilège.
Après une bonne heure à jouer au ballon avec Léonard et à dessiner à la craie sur l’asphalte de l’entrée, je dois rentrer pour préparer le diner. Mes 4 mousses restent à l’extérieur. Mais je leur demande de se déplacer dans la cour arrière qui est clôturée. Jamais je ne laisserais mon bambin seul dehors avec un accès à la rue. Même en compagnie de ses grandes soeurs.
Léonard est chanceux d’être le dernier de la famille. À 18 mois, jamais je n’aurais laissé mon aînée dehors sans la présence d’un adulte. Je pense que mes enfants ont commencé à jouer à l’extérieur sans supervision lorsque Clémentine avait 6 ans. Et, évidemment, j’avais le nez rivé à la fenêtre pour les observer toutes les 2 minutes! (Ce que je fais encore, deux ans plus tard…) Ça me rassure aussi de laisser une fenêtre ouverte pour les entendre (même en hiver).
L’été dernier, j’acceptais que mes filles s’amusent dans la cour sans adulte, mais pas bébé. Je le rentrais avec moi si je devais m’absenter quelques minutes.
Je me demande parfois pourquoi la cour arrière n’est pas simplement vue comme le prolongement de la maison. Pourquoi cet espace demande-t-il plus de surveillance ou me crée-t-il des peurs? Après tout, qu’ils jouent au sous-sol, alors que je suis à l’étage, ou qu’ils soient dehors et moi dans la cuisine, ça ne fait pas de réelle différence, non? Je ne suis pas collée sur eux dans les deux cas.
J’ai même téléphoné à ma mère pour lui demander vers quel âge elle nous avait permis, à mon frère et moi, de jouer seuls dehors. Sa réponse : 3-4 ans. Autre temps, autres moeurs!
16 mai 2017
Photo : courtoisie de Josée Bournival