Défis de parents

Défis de parents
Dix parents nous parlent de défis qu’ils ont relevés.

Arrêter de se comparer aux autres parents, prendre le temps de jouer, concilier couple et famille, se relever d’une séparation, vivre avec la maladie d’un enfant… Dix parents nous parlent de défis qu’ils ont relevés.

 

« Mon plus grand défi est d’assumer mes choix dans la façon d’élever ma fille. Je ressens la pression de la maman parfaite. Sur les réseaux sociaux, comme Facebook, je peux voir comment les autres agissent avec leurs enfants et j’ai tendance à me comparer à eux. On dirait qu’ils font tout ce que les études disent, avec de la patience en plus. Et quand je lis des articles sur Internet sur l’éducation des enfants, je me sens coupable, car j’ai l’impression de ne pas vouloir le meilleur pour ma fille si je ne pratique pas le cododo, l’allaitement ou le portage, par exemple. Je dois apprendre à suivre davantage mon instinct de mère. »

Nasha Tessier, maman d’Eugénie (16 mois), Saint-Germain-de-Grantham

 

 « Les fins de mois sont difficiles. Ce n’est pas toujours évident de subvenir aux besoins de ma famille. Pour améliorer la situation, je suis retourné aux études pour apprendre un métier et je suis maintenant en recherche d’emploi. Un autre défi, c’est de prendre du temps pour jouer avec ma fille, même quand je suis fatigué après une dure journée. Ma fille, elle, est pleine d’énergie! Alors, je cuisine avec elle, je fais des châteaux avec des blocs, je donne à manger à des poupées. Mais j’ai ma récompense : un petit être qui tient à moi et qui me saute dans les bras. Ça réchauffe le coeur! »

Maxime Boissonneault, papa de Kayla (3 ans), Laval

 

« Quand j’étais jeune, je détestais l’école, c’était un calvaire pour moi. J’avais de la difficulté, je n’avais pas de bonnes notes. J’aimerais éviter cela à mes enfants. Mon défi, ce sera de leur faire aimer l’école plus tard et de leur expliquer à quel point c’est important pour l’avenir. J’essaie déjà de ne pas faire de commentaires négatifs sur l’école pour ne pas les décourager avant même qu’ils commencent. Pour l’instant, les plus vieux semblent réceptifs, mais ils sont encore très jeunes. Je veux être là pour soutenir mes enfants dans leurs apprentissages et essayer de les garder motivés. »

Bernard Miller, papa de Raphaël (5 ans), Samuel (2 ans) et William (3 mois), Stoneham-et-Tewkesbury

 

« La première année de vie de nos deux enfants a été la pire année pour mon conjoint et moi. C’est tout un défi de concilier la vie de parent et la vie de couple! Nous voulons chacun une certaine liberté, mais nous n’avons pas de famille dans le coin pour garder les enfants. Nous faisons donc des activités chacun de notre côté. Résultat, nous ne passons pas beaucoup de temps de qualité ensemble, mais avec le temps, ça finit par s’arranger. »

Anne-Christine Dube, maman de Coralie (4 ans) et William (1 an), Saint-Prime

 

« Mon défi de tous les jours, depuis que Mélissa est née, c’est de m’assurer qu’elle va bien et qu’elle mange suffisamment pour grandir. Elle est allergique à plusieurs aliments : les arachides, le soya, les produits laitiers, les crevettes et le sésame. Je cuisine donc le plus possible et je fais beaucoup de recherches pour trouver les bons produits de remplacement. Nous avons exclu certains aliments de notre maison. Nous évitons aussi les fêtes et les restaurants. »

Sinaren Heng, maman de Sorya (7 ans) et Mélissa (4 ans), Montréal

 

 « J’avais peur d’être comme ma mère. Pour faire autrement, je dis à mon enfant le plus souvent possible que je l’aime et je lui montre mon amour. Devenir parent m’a donné beaucoup de force. C’est maintenant mon enfant qui passe en premier. Je donnerais ma vie pour lui. Il m’a rattachée à la vie. C’est le vrai amour, à l’état pur. »

Tania Jourdain, maman de Logan (2 ans), Mashteuiatsh

 

« Ma conjointe travaille le soir alors je m’occupe seul de toute la routine : le souper, les bains, les devoirs de la plus grande, etc. C’est exigeant, mais je m’en sors de mieux en mieux. Souvent, les repas sont prêts à l’avance. Sinon, mon truc pour aider les filles à patienter ou éviter les chicanes entre elles, c’est de les faire participer à la préparation du souper. Ça leur fait plaisir et je peux m’occuper d’elles en faisant mes tâches. »

Martin Langlois, papa de Coralie (8 ans) et Julianne (4 ans), Lévis

 

« Mon plus gros défi a été d’être seul avec ma fille les premières semaines après ma séparation. Ma mère m’a beaucoup aidé la première semaine pour prendre confiance. J’ai appris à prendre mon temps et à gérer pour deux. Je travaille en Alberta, alors quand je suis avec ma fille, 10 jours par mois, je suis 100 % avec elle. »

Sébastien Gauthier, papa de Coraly (3 ½ ans), Saint-Félicien/Fort McMurray

 

« J’essaie de moins crier, mais c’est difficile. Je réalise toutefois que lorsque je suis moins fatiguée, que je prends plus soin de moi et de mon couple, j’ai la mèche beaucoup moins courte. J’arrive mieux à rester calme. J’essaie aussi de travailler en équipe avec mon conjoint. Quand l’un est plus fatigué, l’autre prend la relève avec les enfants. Nous pouvons aussi compter sur ma belle-mère qui garde les enfants de temps en temps. »

Anik Mimeault, maman d’Arthur (6 ans) et Hubert (3 ans), Lévis

 

 « Mon fils est né à 26 semaines de grossesse et il a été hospitalisé 3 mois. Il a eu plusieurs complications et il a même failli mourir. Aujourd’hui, il est hors de danger, mais il a des retards de développement et il est suivi par plusieurs spécialistes. J’ai parfois tendance à le comparer à ses cousines qui faisaient ceci ou cela à tel âge. Je sais pourtant que, dans son cas, il ne faut pas se fier au stade normal de développement. Je ne sais pas s’il rattrapera ses retards et ça m’angoisse. Je travaille fort pour lâcher prise et pour accepter qu’il évolue à son rythme. Et je remercie la vie qu’il soit toujours avec moi. »

Eloïse Brochu, maman d’Evan (2 ans), Sherbrooke

 

1 septembre 2016

Naître et grandir

Source : Magazine Naître et grandir, 100e numéro, Avril 2016

 

Photos : Maxim Morin
Illustration : Catherine Lepage

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