Décider d'aimer Noël

Décider d'aimer Noël
J’en étais sérieusement venu à ne plus aimer Noël. Pas au point de virer «Grinch», mais c’était simplement rendu trop compliqué. Jusqu’au jour…

J’ai de véritables bons souvenirs de Noël. Des souvenirs pas vraiment différents de la moyenne des gens.

Des partys de familles où l’un des mononc’ se déguisait en père Noël.

Ces autres soirées où l’on finissait par s’endormir dans l’auto en pyjama sur le chemin du retour et, comme par magie, on se réveillait le lendemain dans notre lit.

Des montagnes de papiers d’emballage.

L’odeur du ragoût de boulettes.

Les parents « gorlots » qui étaient plus permissifs.

Bref, les doux classiques.

Mais ça, c’était avant. Avant l’éclatement des familles qui multiplie les visites. Avant les jouets dispendieux qui prennent de plus en plus de place. Avant que l’émission de cuisine À la di Stasio décide que la tourtière et les pets de soeurs ne soient plus la norme pour le repas de Noël, car trop simples. Avant que le temps des fêtes devienne une tornade qui mérite un plan d’action préparé 9 mois d’avance.

J’en étais sérieusement venu à ne plus tant aimer Noël. Pas au point de virer « Grinch », mais c’était simplement rendu trop compliqué. J’étais plutôt devenu ce boxeur qui ne veut plus monter dans le ring sachant très bien qu’il allait terminer le combat les deux bras tombant pendant que l’arbitre lève celui du gros barbu rouge dans les airs. Je devrais ensuite descendre du ring, le visage tuméfié par la fatigue à répéter une ixième fois la fameuse phrase à ma blonde : « Habille les p’tits, je vais mettre le stock dans l’auto ».

Le jour où j’ai commencé à aimer Noël

Mais l’année passée, je me suis dit que c’en était assez. Je ne voulais pas me retrouver à 50 ans, à écouter mes gars se rappeler leurs Noëls d’antan sans faire partie de ces heureuses histoires. Pire, je ne voulais pas NE PAS entendre mes gars se raconter de joyeux souvenirs par ma faute. Je ne veux pas être le papa marabout, pas focus, en arrière-plan de la montagne de papier d’emballage sur les photos de famille. Je veux plutôt faire partie intégrante des souvenirs de mes fils. Je veux être le papa les bras pleins de dinde pis de biscuits, avec son chandail affreux de Noël et son sourire à la limite niais, mais qui rend les gamins si joyeux. À la limite, j’veux être une caricature.

J’ai donc pris la décision d’aimer Noël. D’effacer nos récents différents et de recommencer. D’y aller comme lorsqu’on court un marathon, un pas à la fois en profitant du paysage. Ne pas penser au 10e, 21e, 42e kilomètre sans même avoir entendu le coup de départ. Profitez du moment présent. Yolo, carpe diem, et tous les autres.

Au fond, Noël est un passage annuel obligé. Comme faire ses impôts ou racler les feuilles. On peut toujours trouver le moyen de faire ça dans la joie. OK, plus facile avec les feuilles mortes qu’avec les impôts, mais vous comprenez le principe.

Sur ce, enfilez votre chandail de laine affreux et passez un joyeux temps des fêtes. Et si jamais le maussade cogne à votre porte, offrez-lui une crème de menthe, c’est assez efficace pour faire fuir la visite!

Cheers!

 

19 décembre 2016

Naître et grandir

Illustration : iStock.com/RyanJLane

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