Dans mon temps!

Dans mon temps!
Revivre ses bons souvenirs à travers ses enfants : une obsession de papa? Fier Père se pose la question ces jours-ci.

J’imagine que vous le savez déjà, mais dans notre temps, c’était tellement mieux!

On jouait au Super Nintendo avec des manettes à fil. Fallait traîner un cartable de CD dans l’auto pour écouter sa musique. Pis au restaurant, quand c’était long, ben on encaissait le temps en regardant le décor, pas des iPads.

Et là, je ne vous parle même pas de notre musique, de nos émissions, de nos films. Des chefs-d’œuvre de qualité extraordinaire qui ne se referont jamais. JAMAIS. C’est pour cette raison que mes enfants doivent absolument comprendre, voir la lumière et aimer ce que moi j’aime. Leurs émissions sont tellement abrutissantes, jamais ils ne deviendront de bonnes personnes s’ils n’ont pas écouté tous les Star Wars avec moi, s’ils n’aiment pas l’album Dookie de Green Day et s’ils ne connaissent pas les paroles de toutes les chansons de Passe-Partout.

Bon d’accord, assez de sarcasme. En fait, j’suis même pas fan de Star Wars

Cela étant dit, mon point est que je ne comprends pas trop cette obsession qu’on a en général, nous les pères. Comme si, parce que nos enfants se mettent à aimer nos vieilles émissions, notre vieille musique, nos vieux jeux, nous accomplissions quelque chose de grand. Le fameux « check ».

Je ne sais pas d’où ça vient exactement, mais je me dis que le fait de revivre nos bons souvenirs à travers nos enfants doit y être pour quelque chose. Comme si notre Nintendo 8 bits devenait un élément conducteur transférant notre bonheur et notre nostalgie vers nos enfants. Puis, nous voyons le sourire des bambins comme une sorte de confirmation de « l’expérience » en oubliant que ce sourire-là, il existe ailleurs, et il n’a rien à voir avec la qualité de la musique qu’on aimerait qu’ils aiment.

Non, ce sourire-là, j’ai plutôt l’impression qu’il vient de ce que nous vivons ensemble au moment où il apparaît dans leur visage. J’pense pas qu’ils soient heureux parce qu’ils viennent spécifiquement de finir la maison des Simpsons en Lego. J’pense plutôt qu’ils sont heureux parce qu’ils viennent de passer 3 heures à jouer avec leur père (et soyons franc, on l’a plus montée qu’eux, la maison, au final).

Ils ne sont pas heureux parce que les accords de When I come around les font vibrer; ils sont heureux parce que leur père chante fort avec eux. Ils sont heureux parce qu’on passe du temps avec eux, parce qu’on tripe avec eux et qu’on n’est pas blasé ou à moitié endormi sur le divan pendant qu’ils écoutent leur émission à eux.

Quand on y pense, est-ce un peu égoïste de vouloir imposer nos goûts sous prétexte qu’on pense qu’ils vont aimer ça, quand, au fond, on souhaite juste fort qu’ils aiment ça autant que nous?

Me semble que c’est plus valorisant de les voir découvrir leurs propres intérêts. Prenons donc le temps de les observer, de voir ce qui allume leur regard et de simplement amener du p’tit bois question d’alimenter la flamme. Avec le froid qu’on a eu et qu’on aura, cette petite flamme sera la bienvenue!

 

19 janvier 2018

Naître et grandir

Photo : GettyImages/evgenyatamanenko

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