Ma course contre la H1N1

Ma course contre la H1N1

H... comme Hôpital. Pas le choix, c’est là qu’on me dit d’aller pour récupérer mon ticket et connaître l’heure de mon rendez-vous. Je ne suis pas contente. Je n’aime pas l’hôpital. J’ai toujours l’impression étrange qu’en allant là-bas, non seulement je ne vais pas guérir, mais en plus je vais tomber malade à force d’attendre des heures au milieu des microbes de tout le monde! J’aurais préféré aller dans un centre médical ou un autre lieu commençant par H, comme une hutte tiens! C’est petit, chaleureux, tu ne dois pas faire la queue longtemps dans une hutte ou bien un hôtel, histoire de piquer un petit roupillon avant la piqûre infernale. Bref, n’importe quoi, mais pas un hôpital! J’obéis quand même et je file avec mon petit bonhomme chercher des tickets.

En arrivant là-bas, on se fait asperger les mains de désinfectant par une momie. Il y a tellement de tissus autour de cette femme qu’elle n’est pas prête d’attraper quelque chose. C’est à peine si je lui vois les yeux. Mon fils, ravi semble découvrir le désinfectant :

- C’est rigolo ce truc, on dirait du jus de nez!
- Mais voyons, elle a vidé la bouteille dans ta main ou quoi! Arrête, c’est pas du gel, ne mets pas ça dans tes cheveux.

1... comme 1 minute. C’est le temps que j’attends pour obtenir mes fameux tickets. Rendez-vous à 16 h la journée même. Je suis impressionnée!

N... comme nous. C’est-à-dire moi, mon homme, mes 3 enfants et... les 300 personnes qui attendons dans le hall d’entrée pour se faire vacciner! Des petits, des grands, des jeunes et des vieux qui grognent, qui lisent, qui pleurent, qui dorment, qui toussent dans leur masque… ou sur mes enfants!

- Argh! Laissez ce garçon tranquille! Monsieur votre fils crache sur ma fille! Toi, lève-toi, arrête de traîner par terre. Non reviens ici! Ne touche à rien et toi, ne colle pas ta bouche sur le siège! Qu’est-ce que t’as dans les mains?
- Du jus de nez!
-Encore! Me dis pas que tu es reparti en chercher!

(…)

Le haut-parleur crie nos numéros. On rencontre une préposée qui imprime nos fiches d’inscription. Quelques minutes plus tard, on se fait interroger par une autre sur notre état de santé.

-    Bonjour madame. Vous allez bien? Vous avez eu le temps de lire les informations sur le vaccin? Connaissez-vous les effets secondaires possibles?
-    Pas vraiment. Ça fait 1 heure que je cours après mes enfants! Pouvez-vous me les dire?
-    Oui. Regardez c’est écrit ici : douleurs musculaires, mal de tête, fatigue, douleurs, fièvre, gonflement des ganglions dans l’aisselle, yeux rouges, mal de gorge, toux, difficulté à respirer, insomnie, urticaire, enflure du visage…
-    STOP! Oubliez le vaccin. Donnez-moi la grippe à la place!

(…)

1... comme 1 dose. Une heure et demie plus tard, on se retrouve enfin devant l’infirmière installée au centre d’une salle bondée de gens en train de se faire piquer ici et là.

Ma grande s’assoit sur la chaise de l’infirmière, mais comme elle ne se sent pas bien, on l’envoie prendre sa température. Je croise les doigts. Je n’ai pas envie de revenir un autre jour. Je prends sa place. La femme cherche désespérément ma fiche d’inscription. Sans succès! On me dit de retourner à l’entrée pour la faire imprimer. J’hallucine. C’est un complot. Mon fils me remplace.

-    Bonjour mon grand!
-    Est-ce que tu vas me donner du jus d’nez?
-     ??? Non, aujourd’hui, moi je te donne ton vaccin. Est-ce que tu te sens bien?
-    Ben oui, c’est sûr. JE suis Spider-Man! Toi t’es qui?

Bilan de ma lutte contre la H1N1 : une infirmière morte de rire et une famille de fous venue grossir le rang des vaccinés!

 

18 novembre 2009

Naître et grandir

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