Courir pour attendre

Courir pour attendre

Ces temps-ci, j’ai souvent l’impression de passer mon temps à courir... pour ATTENDRE!

Pas vous?

Courir matin et soir, de la chambre au salon en passant par la cuisine et la salle de bain, pour finalement attendre que mes enfants finissent de s’habiller, de manger, de ranger leurs jouets, de s’endormir, de laver leurs dents, leurs cheveux, leurs mains, leurs yeux, leur nez, leurs fesses, alouette.  Courir à l’hôpital pour attendre que le médecin examine les 22 patients avant moi. Courir d’un rendez-vous à l’autre pour attendre que le coiffeur revienne de sa pause, que la réceptionniste prenne mon appel, que l’autre finisse sa phrase, que l’auto devant moi avance, que mon ordinateur arrête de planter! (Ça fait 3 fois que je réécris ce billet!)

Plus j’attends et plus je cours. Voilà un paradoxe joliment étourdissant qui m’essouffle un peu en ce moment.

Je deviens moins patiente avec mes enfants. Je me transforme en mauvaise mère alors qu’au fond, je suis juste une maman fatiguée. J’ai l’impression que je ne suis pas la seule. J’en croise souvent ces temps-ci des mamans comme moi. Comme celle-là, hier, qui criait après sa fille dans le stationnement en la tirant par le bras ou cette autre aux yeux cernés qui essayait de régler une dispute entre ses deux garçons surexcités, au rayon des céréales.

Comment sait-on qu’il est temps de reprendre notre souffle pour ne pas se transformer en mère hystérique ou en vieille loque dépressive? J’attends toujours la limite extrême pour me permettre de le faire. C’est idiot, je sais. Le monde ne va pas s’arrêter de tourner parce que je ronflotte 30 minutes dans mon lit.

Alors dimanche dernier, j’ai respiré un grand coup et j’ai changé mon angle de vue. Au lieu de rester coincée dans tous les petits et grands travers de ma vie quotidienne, j’ai dormi un bon coup et, à mon réveil, j’ai glissé dans ma mémoire des images qui ne me donnaient aucune raison d’être fatiguée, ni énervée. Je n’ai ni couru, ni attendu, je me suis juste arrêtée pour observer quelques clichés, d’abord seule, et puis avec mes enfants. Cela m’a fait du bien.


 

18 octobre 2013

Naître et grandir

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