Coronavirus: rester à la maison, un congé ou pas?

Coronavirus: rester à la maison, un congé ou pas?
Par Josée Bournival, Auteure, animatrice et blogueuse
Les jours s’écoulent. Comment ça se passe dans les foyers du Québec pendant ce congé forcé par le coronavirus? Josée Bournival raconte son quotidien.

Au petit matin, fiston déboule dans la cuisine.

- On est congé ou pas?

- On est EN congé. Oui, Léonard.

Il est heureux! Encore une journée à la maison avec maman et les sœurs. J’ai expliqué qu’il en serait ainsi pour deux semaines, mais chaque matin, il repose la question.

Le soleil se lève à peine. À part mon bébé, tout le monde est encore couché. Pourtant, ça fait presque deux heures que je travaille. Pas le choix! Avec les 4 enfants à la maison, difficile (OK, OK, impossible) de travailler aux heures habituelles. Les semaines à venir ne seront pas très rentables pour la travailleuse autonome que je suis. J’ai déjà un important contrat d’animation qui est à l’eau… Au moins, je n’ai pas à courir pour une gardienne. Mes choix professionnels permettent une certaine souplesse. Ce n’est pas le cas de tous les parents québécois…

Honnêtement, depuis le confinement annoncé par le gouvernement, on s’est bien amusé : on a improvisé une cabane à sucre avec tire sur neige, on a sorti les trottinettes et les craies de trottoir, on a cuisiné des biscuits. Mais j’ai presque déjà épuisé mes idées. Les lieux publics sont à éviter, les cours parascolaires annulés, les centres de divertissement fermés. Je sors dehors tous les jours avec mes enfants, mais la fin mars n’est pas le temps de l’année le plus agréable pour les activités extérieures. Bref, les journées sont longues…

Puisque la nouvelle est tombée le jeudi soir, la salopette d’hiver de Léonard est à la garderie. J’aurais bien profité de ce confinement pour réviser certaines notions scolaires avec les filles, mais le matériel nécessaire est à l’école. Je ne dois pas être la seule mère qui aurait souhaité apprendre les fermetures d’école avant la sortie des classes… question de récupérer certains effets… essentiels ou pratiques. J’imagine les familles dont l’enfant a oublié ses lunettes dans son casier scolaire.

J’aimerais écrire que je profite pleinement de ces semaines en famille. Que le temps passé ensemble est de qualité. La vérité, c’est qu’il y a beaucoup de stress (pour les parents) qui découle de la présente situation. Et que je pressens que d’ici deux semaines, mes enfants auront consommé beaucoup trop de temps d’écran.

 

18 mars 2020

Naître et grandir

 

Photo : Josée Bournival

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