La fois où j'ai eu une commotion cérébrale pour faire rire mon enfant

La fois où j'ai eu une commotion cérébrale pour faire rire mon enfant
J’ai compris, ce jour-là, qu’être papa est un sport dangereux et que je dois apprendre à contrôler davantage mes élans humoristiques.

Tout allait bien ce matin-là.

Nous avions des amis à la maison et nous venions de manger de délicieuses gaufres aux fruits nappées d’une ganache gourmande et chocolatée à souhait. J’étais particulièrement heureux parce que je réussissais à boire mon café « chaud », ce qui est plutôt inhabituel avec de jeunes enfants.

À un moment donné, je me suis mis à jouer avec mes garçons, parce que j’aime ça, tout simplement. À quatre pattes, l’un m’embarquait dessus pendant que je faisais le cheval tandis que l’autre souriait à pleines dents en nous regardant galoper entre la cuisine et le salon.

Puis, mon plus vieux est descendu de son cheval (de moi, en fait, vous comprenez…) et je me suis concentré sur mon plus jeune, avec la ferme intention de le faire rire aux éclats, parce qu’il est vraiment beau lorsqu’il rit et qu’il en vient presque à avoir de la difficulté à reprendre son souffle.

Je suis prêt à tout

Alors qu’il avait un livre de Caillou cartonné entre les mains et que j’étais toujours à quatre pattes, à l’abri des regards de ma conjointe et des amis, tout juste derrière l’îlot de cuisine, j’ai eu envie de reproduire une blague habituelle : faire semblant de tomber face première sur le sol.

Avouez que vous devinez la suite…

Moi, en position de cheval. Lui, avec un livre cartonné. Moi qui le regarde en balançant la tête de gauche à droite, juste assez pour l’inciter à me donner un petit coup sur la tête avec le livre. Lui qui s’exécute. Moi qui crie « Noooonnnn! » d’un air amusé en faisant semblant de me projeter au sol.

Et moi qui évalue tellement mal la distance entre mon visage et les carreaux de céramique!

BANG!

Tout le monde a entendu un bruit bizarre, ne sachant trop ce qui venait de se passer. Puis, le petit a éclaté de rire. Jusqu’à en avoir de la difficulté à reprendre son souffle.

Je me suis relevé lentement, en me disant qu’il était tellement cute. Je le trouvais encore plus beau qu’à l’habitude, probablement parce que je le voyais en double… Et, comme lui, j’avais aussi toute la misère du monde à reprendre mon souffle.

Puis, mon plus vieux s’est pointé et s’est affolé en constatant tout le sang qui s’écoulait de mon sourcil, chose que j’ignorais jusque-là.

Je ne sais pas s’il s’inquiétait pour son papa ou pour son cheval, mais il était terrifié.

La morale de l’histoire

Ma conjointe a fait un superbe travail d’infirmière, j’ai eu des nausées, des étourdissements, j’ai fait une petite visite à l’hôpital le lendemain et j’ai passé les 10 derniers jours à me faire questionner sur mon œil au beurre noir et mon pansement de rapprochement.

J’ai compris qu’être papa est un sport dangereux et que je dois apprendre à contrôler davantage mes élans humoristiques.

Mais vous savez…

Il a tout de même beaucoup ri!

 

27 octobre 2016

Naître et grandir

Photo : collection personnelle de Jean-François Quessy

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